L ‘école Kelyam de l’association villageoise AZN
L’école de la deuxième chance de Guiè s’est donné un nom, l’école Kelyam.
Issu due la langue mooré kel = reste et yam = intelligence/sagesse, ce nom pourrait se traduire ainsi :
qu’il nous en reste de l’intelligence et de la sagesse.

Une méthode innovante dans un système éducatif national en quête de solutions
Cette école développe une méthode pédagogique innovante qui intègre à la fois les enfants exclus du système scolaire classique et tous ceux qui n’ont jamais eu la chance d’aller à l’école.
Un programme spécialement conçu permet aux élèves, quel que soit leur âge, d’apprendre le français par le biais de leur langue maternelle, le mooré. La méthode est simple et présente beaucoup d’avantages.
L’apprenant réfléchit et raisonne en mooré pour maîtriser le sujet dans sa langue maternelle avant de le transcrire et de l’exprimer en français.
Ainsi, la grammaire est étudiée sous toutes ses facettes en langue mooré, de même que la conjugaison, le calcul et les matières d’éveil.
Jusqu’au CE2, une documentation bilingue en mooré et en français est fournie pour permettre à l’élève de saisir les nuances et de mieux les assimiler.
Les plus grands apprennent avec les plus jeunes sans complexes, ce qui permet d’organiser des cours communs et de mêler les âges au sein d’une même classe.
Cette méthode est très appréciée par le corps enseignant qui la considèrent comme l’une des solutions aux multiples problèmes qui minent l’Éducation nationale.
Un apprentissage adapté
Les contenus des cours sont adaptés à la réalité des apprenants et du terrain. Ils s’inspirent de la culture et de l’environnement des élèves, ce qui permet une meilleure compréhension et une assimilation rapide des cours.
Des effectifs réduits

Les effectifs sont limités à 30 élèves par classe, excepté le niveau alphabétisation qui accueille 45 élèves. Cela permet aux enseignants de suivre l’évolution quotidienne de chacun et de pallier les insuffisances éventuelles. Afin d’augmenter ses chances de réussite, l’élève qui présente des difficultés est pris à part pour un soutien personnalisé.

Un calendrier scolaire allégé
Couvrant la période de septembre à mi-juillet, le calendrier scolaire est aménagé en cycles de sept semaines de cours pour une semaine de congé.
Les journées de classe sont intenses et chargées, les enfants et leurs enseignants se sentent moins fatigués grâce à ces cycles courts et réguliers d’étude.
Les cours ont lieu de 8h à 15h du lundi au vendredi. Les apprenants ont ainsi le temps de s’occuper de leurs travaux domestiques le matin et le soir.
La formation à l’école Kelyam devient pour eux une source de savoir. Ils s’y rendent sans obligation et avec plaisir.
Un personnel dévoué et prêt pour la cause des apprenants
Les enseignants sont formés et payés par l’AZN. Ils sont recrutés sur la base de leur motivation et travaillent tous en équipe, ce qui permet une entraide mutuelle.
Des résultats scolaires qui parlent d’eux-mêmes
Nos résultats sont chaque année proches de 100% pour le Certificat d’Études primaires et de 99% pour les classes de passage. L’école Kelyam a reçu des certificats de mérite et des félicitations des autorités communales.
Témoignage…
Je m’appelle SORE Zarata, j’ai 17 ans. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école comme les autres car je suis orpheline de père. J’étais son unique enfant. C’est mon oncle qui nous a prises en charge, ma mère et moi. Mon oncle a inscrit tous ses enfants à l’école sauf moi. Il a préféré me garder à la maison pour aider la famille.
Ma mère était très triste de me voir seule à la maison. Un jour, elle me conseilla de demander la permission à mon oncle pour suivre les cours d’alphabétisation en langue mooré qui sont gratuits. Celui-ci hésita mais il a fini par accepter.
Dans cette classe de mooré, je me suis sentie une élève comme les enfants de mon oncle.
Une fois ce cycle terminé, l’envie d’apprendre le français occupa mon esprit. Il fallait qu’on m’inscrive à l’école de la 2ème chance, je voulais être élève comme les autres ! Lire et parler le français !

Je voulais cela d’abord pour moi, mais surtout pour faire plaisir à ma pauvre mère qui se souciait tant pour moi.
Une fois inscrite à l’école de la 2ème chance, j’ai rattrapé mon retard et obtenu rapidement mon CEP.
Maintenant, je suis au collège en classe de 4ème et j’ai eu 16,06 de moyenne au premier trimestre. Je suis toujours première de ma classe.
Je dois absolument réussir à l’école pour bien m’occuper de ma mère et aussi pour que les autres sachent qu’il existe plusieurs « chemins pour aller à Rome ».
Les mots me manquent pour dire merci à cette école.
On dit chez nous que « quand la chèvre mange les fruits du karité, elle doit remercier le vent qui les a fait tomber ». Donc si je suis élève aujourd’hui je vous le dois. Personne de mon entourage ne pouvait imaginer que je serais un jour au collège.
Pour aller plus loin…

Ils ont besoin de vous !
A partir de 10 € par mois, vous pouvez parrainer un enfant au Burkina Faso.Vous lui ouvrirez les portes de l’école, il y sera éduqué, nourri et soigné dans un cadre propice à son épanouissement. Jour après jour, vous le verrez ainsi construire son avenir.