Grande campagne d’enregistrement des naissances

La dernière en date de nos campagnes d’état civil au Nord Kivu s’est déroulée de 2016 à 2019 sous la supervision de la Lide.
Ses résultats sont éloquents : près de 900 000 enfants jusque-là sans identité ont vu leur situation se régulariser !
En territoire de Lubero, cette opération d’envergure s’adressait aux chefferies de Bamate, Batangi et Bapere ainsi que les cités de Kanyabayonga, Kayna, Kirumba et Lubero.
Pour le territoire de Beni, elle concernait la chefferie des Bashu ainsi que les communes de Kyondo et Mangina avec, entre autres, les localités de Cantine, Kyatsaba et Mabalako.
La campagne intégrait bien sûr la déclaration de naissance des enfants de moins de trois mois dans le cadre légal.
Mais elle visait principalement la régularisation de l’état civil et l’enregistrement des enfants de moins de 18 ans dont les parents avaient laissé passer le délai légal de déclaration.
L’enjeu essentiel de la campagne était de donner une identité aux innombrables enfants qui en étaient privés par défaut d’enregistrement de leur naissance à l’état civil.
Cet objectif a été largement atteint : 893 109 enfants pour lesquels le délai d’inscription était dépassé ont obtenu leur certificat d’indigence.

Menée par des animateurs de la Lide, l’opération s’articulait autour de quatre axes : sensibilisation des familles, recensement des enfants, inscription sur les registres et délivrance des certificats d’indigence. Donnant accès à faible coût à l’acte de naissance proprement dit, ces certificats d’indigence attestent dans l’intervalle la nationalité congolaise de l’enfant.
La Lide a démarré cette campagne avec une certitude : régulariser les situations et enregistrer à la place des parents les enfants encore non déclarés ne suffit pas.
Il faut déclencher des prises de conscience et amener la population à déclarer la naissance des bébés dans les trois mois, tant que l’acte est gratuit. Ce n’est qu’ainsi que le problème de nationalité commencera à se résoudre.

Les nombreuses séances de sensibilisation menées pour encourager les familles à agir dès la naissance ont rapidement porté leurs fruits.
Sur le territoire de Lubero, on ne comptait avant 2016 quasi aucun enregistrement à l’état civil suite à un accouchement à l’hôpital. En 2017, dans ce même territoire, 13 000 parmi les 22 287 naissances en maternité ont été déclarées par les parents dans le délai légal de 3 mois.
En période d’accalmie, lorsque l’insécurité baisse et que les parents peuvent plus facilement se rendre au bureau d’état civil, le taux d’enregistrement de naissance des bébés peut même dépasser les 75 % pour ces enfants nés en maternité.
Cette campagne débouche sur des résultats concrets très satisfaisants. La prise de conscience des familles semble bien réelle, les mentalités évoluent et les choses changent peu à peu dans la région face aux devoirs parentaux en matière d’état civil.

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