La misère à ciel ouvert
Située en périphérie de Port-au-Prince, Cité soleil est le plus grand bidonville d’Haïti.
Près de 300 000 personnes y survivent misérablement, dans des conditions d’hygiène déplorable et d’insécurité permanente.
Parents et enfants s’entassent dans des taudis faits de tôles, de cartons et autres matériaux de récupération.
Il n’est pas rare qu’une seule pièce abrite plus d’une dizaine de personnes.
Les habitants souffrent de tous les maux, tant sur le plan économique que sanitaire. La pauvreté et la misère règnent en maîtres.
Une population démunie de tout
Pas d’eau courante, pas ou peu d’électricité et pour la plupart pas de latrines. Pas de tout-à-l’égout, pas de commerces, un accès aux soins de santé et à l’éducation des plus sommaires, la population de Cité Soleil survit tant bien que mal.
Oubliée de l’administration haïtienne, elle subit l’insécurité et la violence omniprésentes. Une guerre permanente oppose des bandes armées pour la maîtrise des quartiers. Il en résulte une forte criminalité sans que la police puisse intervenir. Ce sont les bandits qui font la loi.
Problème récurrent : la faim
La question alimentaire demeure cependant le problème essentiel. Le coût des aliments de base se renchérit de jour en jour, nombreux sont les parents qui ne savent pas le matin s’ils pourront nourrir leurs enfants le soir. Le chômage est omniprésent dans le bidonville. Chaque matin, des milliers de parents partent chercher du travail sans être sûrs d’en trouver.
Le petit commerce de rue reste l’activité la plus courante. On vend de tout, des beignets, du savon, des sandales, des fruits… Mais les revenus sont en général très maigres. Quant à ceux qui ont la chance d’avoir un emploi fixe, leur salaire est le plus souvent dérisoire.
D’où l’extrême importance des cantines scolaires pour les enfants qui y trouvent bien souvent leur seul repas de la journée.
Faible taux de scolarisation
Rares sont les parents qui peuvent envoyer leurs enfants à l’école. Encore plus rares sont ceux qui peuvent leur donner une éducation de qualité. Le taux de scolarisation à Cité Soleil reste très faible.
Il existe pourtant un grand nombre de petites écoles. Mais la défaillance de l’Etat amène ces écoles à se débrouiller pour fonctionner. Les frais de scolarité, même peu élevés, sont déjà trop onéreux pour les familles.
Or il faut ajouter à ces frais le prix de l’uniforme et des manuels scolaires. L’école n’est en réalité pas accessible aux plus pauvres et peu d’enfants parviennent à achever le cycle de l’école primaire.
La vocation de l’école St Alphonse de Cité Soleil est précisément d’accueillir les plus vulnérables. Pour eux, l’école est gratuite, seules les familles qui le peuvent paient l’écolage. Quant à la cantine scolaire, elle offre un repas chaud à midi et est ouverte à tous, sans frais supplémentaires.