En RD du Congo, les violences sexuelles constituent un véritable fléau, particulièrement dans les deux Kivu où le viol systématique des femmes a été et est encore largement utilisé comme arme de guerre au cours des conflits.
L’impunité entourant ces crimes favorise la prolifération de ce type de violences qui se généralisent à présent dans la population civile.
Les viols de femmes sont fréquents, elles sont particulièrement vulnérables lors de leurs trajets pour se rendre au marché, puiser de l’eau ou travailler dans les champs.
Les conséquences pour ces femmes sont très lourdes, particulièrement lorsque le viol entraîne une grossesse non désirée car la loi congolaise, très restrictive, n’autorise pas l’avortement.
Survivre dans la rue
Une jeune fille enceinte, même suite à un viol, est exclue de l’école. La plupart du temps rejetée par sa famille, elle est mise au ban de la société. Il ne lui reste alors que la rue comme refuge, avec les conséquences dramatiques qu’on imagine, pour elle comme pour son enfant.
Pour survivre dans la rue, les filles et les jeunes mamans n’ont que la prostitution et son cortège de violences comme alternative. Un cycle infernal dont elles ne peuvent sortir sans aide.
Rendre aux jeunes filles leur dignité grâce à la formation
Partenaire de longue date de SOS Enfants, Aprojed aide les jeunes mères abusées sexuellement à retrouver une vie normale grâce à une formation à un petit métier d’artisanat. Par la suite, elles sont capables d’entreprendre une activité génératrice de revenus pour prendre en charge leur propre avenir et celui de leur enfant.
Les ateliers fonctionnent par groupes de 15 ou 20 jeunes filles autour d’une animatrice. Celle-ci les guide pas à pas et les suivra ensuite au-delà de la formation pour veiller sur leur réinsertion dans la communauté.
Les formations concernent diverses techniques de travail manuel : couture, tressage de cheveux, fabrication de sacs et d’objets divers à base de perles, de tissu ou de matériaux de récupération comme les sacs plastique.
Elles sont de courte durée, deux mois maximum à l’issue desquels chaque participante reçoit un kit de démarrage d’activité. Les jeunes filles peuvent ainsi se lancer dans la pratique artisanale qu’elles ont choisie.
Très prisés par les Congolaises, les objets qu’elles confectionnent grace aux techniques enseignées trouvent facilement preneurs sur les marchés ou par le bouche à oreille.
Les formations dispensées sont appuyées par des séances d’alphabétisation initiale qui débouchent sur une initiation à l’épargne solidaire.
Les jeunes filles sont suite à cela invitées à créer un groupe de solidarité pour commencer à épargner et renforcer leurs activités.
Suivant le modèle des Mutuelles de Solidarité MuSo, elles vont alimenter une caisse commune par une cotisation hebdomadaire. A partir de cette caisse, elles pourront un peu plus tard obtenir un petit crédit ou une aide en cas d’urgence, maladie ou autre.
Ces jeunes filles reprennent ainsi confiance en elles, elles retrouvent leur dignité, sont capables d’élever leur enfant et reprennent progressivement leur place dans la société qui les a si violemment rejetées.
Un témoignage concret
Rosette a 17 ans.
Elle n’est jamais allée à l’école. Dans sa famille, seuls les garçons ont eu ce privilège.
Elle ne sait ni lire, ni écrire.
Elle trouvait des petits boulots pour gagner de quoi survivre. C’est en allant chercher de l’eau pour une famille qu’elle s’est fait violer à 4 h du matin.
Son enfant a maintenant un an. Elle ne connait pas le père, mais elle a néanmoins enregistré le bébé à l’état-civil, sous le nom de son grand-père !
Depuis sa grossesse, elle se prostituait dans la rue pour survivre et se sentait profondément déshonorée. Aujourd’hui, elle vit de son travail et bénit Aprojed de lui avoir offert une formation de fabrication de sacs à base de perles.
Pour sauver une jeune fille et son bébé, 250 € suffisent. En savoir plus…
Participez vous aussi à la mise en place d’une session !