Déroulement de la campagne
La Lide a procédé à un grand recensement des enfants sans état civil, s’appuyant sur les églises et les radios locales pour assurer le relais de l’information.
La population était ainsi informée en temps réel du déroulement de la campagne. Deux types de démarches ont été adoptées pour identifier les enfants. Dans un premier temps, les agents recenseurs ont organisé des séances publiques avec rassemblement des familles. Mais ils ont vite été débordés par la foule qui se présentait à chaque fois. Ils se sont ensuite orientés vers une démarche de porte à porte qui s’est révélée très efficace.
Implication de l’Administration
Conscient des enjeux importants de cette campagne d’état civil, l’administrateur du Territoire de Lubero s’est fortement investi dans sa mise en œuvre. Il a recruté le personnel pour ouvrir 24 nouveaux bureaux d’état civil afin de faciliter l’accès de ce service à la population.
Auparavant, il n’y avait que huit bureaux qui sont aujourd’hui les bureaux principaux. Les 24 nouveaux sont des bureaux dits secondaires dont la tâche est principalement de faire remonter les données.
L’activité s’est déroulée conformément à l’esprit de l’arrêté du Gouverneur de Province du Nord Kivu qui avait recommandé l’implication des services de l’Etat Civil et des Affaires Sociales.
Le service de l’Etat Civil s’est occupé de l’enregistrement des enfants et la collecte des données statistiques.
Les services des Affaires Sociales, dont la mission est l’encadrement des personnes vulnérables, ont délivré l’acte d’indigence, document officiel qui justifie leur vulnérabilité. Conformément à la loi du pays, ce document reprend l’identité complète de l’enfant et peut faire office d’acte de naissance provisoire pour prouver la nationalité congolaise.
La question de la nationalité est un sujet qui fait polémique en RD Congo et tout particulièrement au Nord Kivu dont les frontières sont des zones sensibles.
C’est pourquoi un minutieux travail de préparation a été fait avec les responsables du territoire pour garantir un strict respect des conditions de délivrance des actes d’indigence.
Ainsi, une seule et même personne a eu le pouvoir de signer les 893 109 certificats !
C’est Mme Kamuswekere Neema, chef du bureau des Affaires Sociales et Solidarité Nationale, qui a tenu ce rôle si important.
Formation des agents d’état civil
En préambule, les agents ont suivi une formation spécifique pour renforcer leurs capacités et préparer au mieux le déroulement des opérations.
Au cours de cette formation, deux intervenants officiels ont développé les thèmes essentiels suivants, pour une meilleure compréhension des objectifs poursuivis.
Thèmes de la formation :
● L’ état-civil, clé de voûte de l’identification des citoyens. – Session animée par le préposé de l’Etat Civil du territoire
● L’ éthique et la déontologie de l’agent public de l’Etat. – Session animée par le chef du bureau des Affaires Sociale
● Les certificats d’indigences, objectifs et rôles. – Session animée par le chef de bureau des Affaires Sociales
Dotation des services d’état civil en registres et fournitures
Cette campagne d’état civil aura également été l’occasion de doter les différents bureaux d’état civil de registres et de fournitures de bureau pour l’enregistrement des actes. Jusqu’à présent, tout cela faisait cruellement défaut, expliquant en partie la désorganisation du système. Les agents se sont unanimement sentis reconnus et gratifiés dans leur travail, à notre grande satisfaction.
Aujourd’hui, alors que la campagne est terminée, nombreuses sont encore les familles qui souhaitent faire enregistrer leurs enfants. Les demandes continuent d’affluer et les services n’ont plus les capacités de répondre (manque de certificats, de matériel …).
Compte tenu de l’insécurité dans certaines localités des deux territoires, surtout dans le secteur des Bapères, toute la population n’a pas été atteinte. Les recenseurs et l’autorité du territoire souhaitent un renouvellement du programme. Nous y travaillons.