Diversifier et enrichir l’alimentation des enfants
En RDC, SOS Enfants et son partenaire local la LIDE ont mis au point un programme d’éducation nutritionnelle visant à éradiquer la malnutrition infantile dans la région de Kabweke.
L’objectif est d’inciter la population à diversifier les cultures pour introduire dans l’alimentation des produits riches en protéines végétales, en oligoéléments et en vitamines essentielles. Ceci permettra de réduire les carences et d’éradiquer à terme la malnutrition dans les villages concernés.
Concrètement, il faut amener les mamans à nourrir leurs enfants avec des bouillies enrichies.
L’adjonction de soja et de maïs au manioc qu’elles utilisent habituellement permet de garantir une teneur en protéines et en lipides optimale pour la croissance des enfants. Il suffit ensuite d’y ajouter des légumes verts pour équilibrer leur alimentation.
Plusieurs étapes sont nécessaires pour mener à bien ce programme d’éducation nutritionnelle.
Vulgariser la pratique des cultures associées
A proximité du centre hospitalier de Kabweke, du maïs et du soja sont cultivés en association dans un champ pilote de six hectares.
La culture en association d’une céréale et d’une légumineuse est bénéfique à plus d’un titre et donne de très bons résultats. Semer le maïs en association avec le soja augmente sensiblement les rendements. Cela permet aussi une autorégulation écologique de la terre et un renouvellement de sa fertilité à long terme.
Introduire de nouvelles variétés vivrières
A côté de ce champ, une parcelle de 25m2 accueille un petit jardin de courges, de choux et d’amarantes. Ces légumes ont été sélectionnés pour leur teneur en minéraux, en oligoéléments et en vitamines.
Les deux champs, dont l’entretien est supervisé par un agronome, servent de parcelles de démonstration pour la population. Chacun peut ainsi découvrir ces nouvelles cultures et s’approprier les techniques pour diversifier leurs plantations et obtenir de bons rendements.
Encourager les paysans à la pratique des cultures vivrières
50 paysans se sont portés volontaires pour intégrer le programme et expérimenter dans leurs champs les cultures vivrières préconisées.
Des semences leur ont été distribuées, chacun a reçu 10 kg de soja et 10 kg de maïs.
Un agronome les accompagne tout au long de l’évolution des cultures.
En parallèle, la culture des amarantes, des choux et des courges est introduite progressivement.
Des démonstrations culinaires sont réalisées à la Maison de la nutrition et au Centre hospitalier lors des consultations prénatales.
Les mamans dont les champs ne produisent pas de légumes peuvent en acheter à prix très modique en provenance du petit jardin de démonstration.
Même si les familles continuent par goût à consommer de la pâte de manioc, elles prennent vite l’habitude d’y associer des feuilles de courge, de chou ou d’amarante.
Moulin à grains et production en farine
Pour créer un début d’économie locale et montrer la valeur monétaire que peuvent avoir ces cultures vivrières, la Lide a acheté leur première récolte aux 50 paysans volontaires.
Un peu plus de 2000 $ ont ainsi été mis en circulation dans la zone de Kabweke grâce à l’achat des céréales et du soja.
La Lide a également fait l’acquisition d’un moulin à grains que l’on a installé sous abri à proximité de l’hôpital. Les récoltes de soja et de maïs peuvent ainsi être transformées sur place en farine. Celle-ci est stockée à la Maison de la nutrition pour y être par la suite proposée à la vente.
Pérennité du programme
Associés à toutes les étapes de ce programme, les paysans bénéficiaires à Kabweke ont fait preuve d’une participation responsable, active et dynamique. Pour sa pérennité, ils ont décidé de se regrouper en coopérative et d’exploiter le moulin à grains de manière communautaire.
La coopérative achète aux paysans leurs productions agricoles. Le maïs, le soja et le manioc sont moulus puis stockés dans la Maison de la nutrition. Les farines sont ensuite vendues à faible coût aux mamans pour la confection des bouillies de leurs enfants. L’argent ainsi réuni sert à acheter la récolte suivante pour recommencer un cycle.
Le moulin est également accessible aux femmes qui souhaitent moudre leur récolte de manière individuelle. Moyennant une faible rétribution, elles repartent avec leur farine, s’épargnant ainsi la traditionnelle tâche de piler graines et racines à la main.
Le moulin est victime de son succès, les files d’attente sont en général très longues devant sa porte !
Et demain…
Les productions augmentent rapidement et couvrent à présent les besoins de la communauté.
Pour dynamiser l’économie naissante de leur village, les paysans membres de la coopérative ont monté un projet de commercialisation des récoltes dans les villages voisins. SOS Enfants a été sollicité à ce sujet par le médecin responsable du centre hospitalier qui, dans une attestation de recul de la malnutrition à Kabweke grâce au programme d’éducation nutritionnelle, s’est fait le porte-parole de la toute jeune coopérative.
Nous cherchons un financement pour ce projet. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à nous contacter.