La malnutrition en RD du Congo
Comme dans la plupart des pays en développement, la malnutrition est un problème majeur en RD du Congo. Elle relève presque toujours de causes multiples liées le plus souvent à l’insuffisance de la disponibilité alimentaire, au manque de revenus ou aux mauvais choix nutritionnels.
C’est le cas des familles déplacées du Nord Kivu. Venant des hautes terres, cette population consomme quotidiennement et exclusivement du manioc. Après leur installation dans les basses terres, malgré l’abondance et la qualité des terres disponibles, elles conservent cette habitude prise en raison de l’exiguité des parcelles à leur disposition.
Délaissant le maraichage et les productions vivrières, ils pratiquent la monoculture du manioc pour leur alimentation de base. Pour optimiser leurs revenus, ils privilégient par ailleurs les cultures pérennes comme le palmier à huile et le cacao considérées comme plus rentables.
Ce déséquilibre agricole conduit à des carences alimentaires et une malnutrition infantile marquée, ce qui est un paradoxe compte tenu de la fertilité des sols.
Un programme d’éducation nutritionnelle à Kabweke
La malnutrition des enfants provenant de mauvaises habitudes alimentaires, il a été facile d’intervenir pour améliorer la situation. Les familles consommaient exclusivement de la farine ou des tubercules de manioc agrémentés d’une sauce à base de feuilles de manioc. Ce type de repas est certes très nourrissant. Mais il ne contient quasi pas de protéines, avec pour conséquence un important retard de croissance des enfants.
Pour améliorer la nutrition des enfants, SOS Enfants a choisi de s’appuyer sur le développement communautaire.
Facilement reproductible dans chacun des villages de la région, le projet est basé sur l’introduction et la diversification des produits maraîchers accompagnées de la promotion de leur consommation.
Le but est simple : trouver une alternative riche en protéines végétales pour remplacer le manioc dans les bouillies des enfants et enrayer la malnutrition chronique dans le village.
Le choix s’est porté sur le soja associé au maïs pour la farine, l’amarante, les choux et les courges pour les légumes. Plusieurs étapes sont nécessaires pour ce programme d’éducation nutritionnelle qui s’étale sur une année culturale complète.
Ouverture de la Maison de la Nutrition
Financée par notre partenaire CDC Développement Solidaire, la Maison de la Nutrition a été construite en 2018 à proximité du centre hospitalier.
Elle comprend une grande salle polyvalente, une cuisine et un local de stockage.
Son inauguration a marqué le début du programme d’éducation nutritionnelle destiné aux parents des enfants diagnostiqués par le médecin de l’hôpital comme étant en situation de malnutrition.
Distribution de bouillie de soja et maïs
Pour démontrer aux mamans l’efficacité des protéines végétales dans l’alimentation, une distribution quotidienne de bouillie a été organisée dans la grande salle de la Maison de la Nutrition.
Chaque enfant a suivi une cure de six semaines au cours de laquelle il a consommé chaque jour une bouillie confectionnée à partir de farines de maïs et de soja.
Le suivi médical effectué en parallèle a mis en évidence une amélioration nette de l’état général des enfants. Ces effets positifs ont permis de sensibiliser les parents et de les amener à remettre en question leurs habitudes alimentaires basées exclusivement sur le manioc.
Les familles étaient prêtes à passer à l’étape suivante, l’introduction de nouvelles pratiques agricoles et la constitution d’une coopérative pour mutualiser leurs efforts et dynamiser l’économie du village.