Shégués, enfants et adolescents de la rue à Kinshasa, leur vie, leur histoire…

En langue locale, on les appelle les Shégués, ces enfants de Kinshasa qui pullulent dans les rues de la mégapole et dont le nombre ne cesse de s’accroître.
Ce phénomène des enfants vivant dans la rue est un véritable fléau à Kinshasa. Sur une population de onze millions d’habitants, on estime leur nombre à plus de 20 000.
La vie des Shégués dans la rue est caractérisée par un manque total d’hygiène, une grande violence et une promiscuité sexuelle très forte. La consommation de drogue est courante et la fréquence de maladies chroniques, infectieuses ou sexuellement transmissibles importante.
Les enfants se nourrissent comme ils peuvent du fruit de leur ramassage, sillonnant le marché le soir ou au petit matin, après le départ des vendeurs.

Ceux qui en ont les capacités effectuent de petits travaux, les plus jeunes se livrent à la mendicité. L’argent récolté permet alors de prendre un repas acheté dans un des nombreux malewas de la ville, gargottes de fortune bon marché à l’hygiène plus que douteuse qui pullulent dans tous les quartiers de la ville. Pour quelques cents, ils peuvent s’y nourrir d’une grosse boule de foufou, pâte de farine de manioc traditionnellement consommées en RD du Congo avec une assiette de sauce.

Les Shégués ne possèdent rien, pas même un vêtement de rechange. Ils dorment où ils peuvent, sous les étals du marché, dans des bars, voire des carcasses de véhicules.
La violence est omniprésente dans leurs relations et, paradoxalement, les plus jeunes sont à la fois menacés et protégés par leurs aînés. Les plus faibles sont battus et dépouillés par les plus forts qui les tiennent sous leur coupe, les obligeant à voler en échange de leur protection.

Sur le plan de la scolarisation les chiffres sont éloquents :
- 15 % sont totalement analphabètes, n’ayant jamais fréquenté l’école
- 30 % sont analphabètes partiels, ayant suivi 1 ou 2 années de primaire
- 45 % ont bénéficié de 3 à 5 années d’enseignement
- 10 % ont terminé les 6 années du cycle d’études primaires.
Les causes du départ dans la rue
Les enfants qui ont faim
Les enquêtes menées par le centre Ndako Ya Biso ont permis de dégager trois causes principales à la présence de ces enfants dans la rue. La profonde misère dans laquelle vivent les familles en est le dénominateur commun.

Beaucoup viennent de familles en grande difficulté qui ne parviennent pas à nourrir leurs enfants. Poussés par la faim, ceux-ci cherchent dans la rue de quoi manger, ils y passent leurs journées et, au bout de quelque temps, s’y installent, par commodité.
Les enfants accusés de sorcellerie
Lorsque les familles sont trop pauvres et que la misère devient intolérable, un bouc émissaire apparaît nécessaire à l’agressivité des adultes. Celui-ci est tout trouvé, il s’agit du petit enfant. De plus en plus fréquemment, on entend parler d’enfants sorciers, l’accusation étant portée par les parents eux-mêmes qui utilisent ce prétexte pour exclure un de leurs enfants et le jeter littéralement à la rue.
Les enfants sans père, les orphelins
Un troisième profil type correspond aux mères seules, célibataires ou veuves, qui ne peuvent subvenir ni à leurs besoins ni à ceux de leurs enfants et poussent ces derniers à se débrouiller tout seuls, allant jusqu’à les abandonner par désespoir.
Pour aller plus loin…
Les enfants des rues ne possèdent plus rien.
Plus de famille, plus de toit, pas même un vêtement de rechange. Ils dorment par terre, sur les trottoirs, dans une vieille carcasse de voiture ou sous les étals des marchés, au risque de se faire agresser ou dépouiller durant leur sommeil…
La seule chose qu’il leur reste, c’est leur âme. Vous pouvez les aider à protéger cet ultime bien si précieux.
Ils ont besoin de vous !
Pour 10 € par mois, le parrainage collectif de ces enfants si démunis permet au centre Ndako Ya Biso de les accueillir, de les nourrir, de les soigner, de les éduquer et d’assurer leur scolarisation et leur retour en famille.
- Un lieu d’espoir : Un nouveau centre
- Un exemple concret : L’histoire de Jonas
- Un phénomène préoccupant : Les enfants sorciers
- Des résultats : Les enfants réinsérés dans leur famille
- Prévention : Les enfants des rues et la drogue
- Sensibilisation de la population : Fête du voisinage
- Des témoignages : Histoires d’enfants

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