Entre combats, pillages et tueries, une enfance violée
La convention Internationale relative aux droits de l’enfant de 1989 a été le premier texte à bannir le recours aux enfants soldats. Par son article 38, elle interdit l’enrôlement des jeunes de moins de 15 ans mais laisse un grand vide pour les enfants de 15 à 18 ans.
C’est pourquoi un protocole fut adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2000, portant l’âge minimal de participation aux conflits à 18 ans.
Bien que la RD du Congo ait signé cette convention, près de 30 000 enfants ont été recrutés au sein de diverses bandes armées. Quotidiennement confrontés à des situations d’horreur, ces enfants sont contraints de commettre des atrocités et vivent dans des conditions qui compromettent gravement leur équilibre, leur développement et leur avenir.
Situé à l’Est de la RDC, le Nord-Kivu est particulièrement touché par le fléau des enrôlements forcés d’enfants. Ravagée par une guerre sanglante, cette région reste encore, malgré la présence de la MONUSCO, le théâtre permanent d’affrontements et de combats entre milices rivales, groupes armés divers et forces nationales.
Sans instruction et sans formation, sans travail ni perspective d’emploi, les jeunes démobilisés représentent un véritable vivier pour le banditisme et la délinquance. Sans oublier qu’ils restent à la merci d’un ré-enrôlement toujours possible1NBSP.: désœuvrés et sans ressources, les jeunes démobilisés sont en effet la proie facile des recruteurs qui parviennent à leur faire reprendre les armes sur la simple promesse d’un repas chaud. Et les risques sont encore accrus s’ils sont séparés de leur famille et vivent dans la rue…
Pour lutter contre ces situations inacceptables, SOS Enfants agit sur le terrain en partenariat avec deux organismes locaux, APROJED à Goma et la LIDE à Butembo.
Programmes de réinsertion après démobilisation
Installation des jeunes démobilisés sur des terres agricoles
Programme de la Lide à Butembo
Un très grand nombre d’enfants soldats démobilisés vivent dans les rues de Butembo, désœuvrés et sans espoir. En partenariat avec SOS Enfants, l’association congolaise Lide accompagne la réinsertion de ces jeunes et les aide à quitter définitivement la rue. Des terres agricoles fertiles leur sont octroyées, ils peuvent s’y installer de manière définitive pour les exploiter et vivre de leur travail.
Les jeunes démobilisés suivent une formation aux techniques de base, la Lide procure à chacun le matériel nécessaire et leur fournit semences et intrants. Les jeunes peuvent dès lors cultiver à leur guise la parcelle qui leur est attribuée et assurer ainsi leur propre prise en charge.
En savoir plus sur ce programme de réintégration des jeunes démobilisés à Butembo
Alphabétisation et formation professionnelle
Programme du Centre Aprojed à Goma
Engagée de longue date auprès des enfants les plus vulnérables à Goma, l’association congolaise Aprojed participe à la réinsertion des enfants soldats grâce à l’alphabétisation et la formation professionnelle.
Parmi les activités proposées aux jeunes, deux ateliers de formation aont été mis en place, en partenariat avec SOS Enfants. Les jeunes viennent s’y former de manière accélérée au métier de menuisier ou de maçon. Ils acquièrent en un ou deux ans les capacités d’exercer un métier dont ils peuvent vivre dignement et évitent ainsi un cruel retour dans la rue ou dans les bandes armées.
- Ecoute des jeunes démobilisés
- Recherche des familles
- Alphabétisation et apprentissage d’un métier
En savoir plus sur ce programme de réintégration des enfants soldats à Goma