Une adaptation constante de notre aide aux enfants
Depuis longtemps, Haïti figure dans la triste liste des pays les plus pauvres. Aujourd’hui, il intègre aussi le sinistre classement des pays les plus dangereux du monde.
Le mois de janvier 2024 a été « le plus violent depuis plus de deux ans », a indiqué vendredi 9 février le Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU à Genève.
La détérioration continue du contexte du pays est alarmante, marquée par des enlèvements et des règlements de compte en pleine rue devenus monnaie courante au quotidien. Cette réalité préoccupante s’étend progressivement à l’ensemble du pays.
De plus en plus, le groupe scolaire Saint-Alphonse reste le refuge où les enfants de Cité Soleil et de La Plaine Fourgy veulent venir.
Nécessité de s’adapter au jour le jour.
Il est essentiel de souligner que toutes les sections d’enseignement à Saint-Alphonse sont confrontées à des problèmes et défis qui entravent parfois leur fonctionnement optimal. Parmi ces défis, les conflits récurrents entre groupes armés représentent le problème le plus préoccupant. Ces luttes ont des répercussions néfastes non seulement sur l’apprentissage des enfants, mais aussi sur leurs performances scolaires.
728 enfants du bidonville de Cité Soleil et de La Plaine Fourgy sont scolarisés au sein du groupe scolaire Saint Alphonse.
Un nouveau directeur d’école
Suite au départ de Georges TOUSSAINT, Josué JEAN a pris la direction de l’école Saint-Alphonse Cité Soleil en septembre 2023. Il connait bien l’école, il y est professeur de Français depuis une vingtaine d’années.
Proche de ses collègues, il a à cœur que Saint-Alphonse demeure l’école de référence de toute la zone.
Depuis le début de cette année scolaire, aucune activité de détente n’a pu avoir lieu. Les festivités scolaires habituelles, telles que les journées des couleurs ou les matchs de football interclasses, étaient impossibles à programmer en raison de la violence des gangs. C’est dommage car ce sont toujours de beaux moments de joie pour les enfants.
Aller à l’école, un défi permanent
Malgré tout, les résultats obtenus aux contrôles du 1er trimestre montrent une volonté farouche des enfants de faire de leur mieux pour réussir.
Réussir alors que tout est un défi : se déplacer en est un, quitter sa maison le matin sans savoir si on va revenir le soir en est un autre. Etre pris dans la guérilla urbaine est le cauchemar de tous. Chaque jour, on voit des corps dans les rues, des victimes tombées par erreur ou visées dans des règlements de compte entre bandes.
Les 121 lycéens de Saint-Alphonse Cité Soleil sont toujours accueillis à l’école Saint-Alphonse La Plaine Fourgy, quartier sensiblement plus calme.
Les trajets entre le bidonville et La Plaine sont longs et semés de dangers. Mais l’envie d’apprendre est plus forte que tout. Chacun s’efforce de parcourir cette distance.
La cantine
Un autre défi majeur concerne le maintien de la cantine, essentielle pour tous ces enfants qui y trouvent bien souvent leur seul repas de la journée.
Les membres de la direction y tiennent coûte que coûte. « Sak vid pa kanpe » est leur mantra. Il se traduit littéralement par« sac vide ne tient pas debout », autrement dit « ventre vide n’a point d’oreille ».
Au vu des drames qui se déroulent, acheminer la nourriture jusqu’à l’école est une véritable gageure.
Et pourtant ce repas chaud est essentiel.
Avec votre aide et le soutien fidèle de son partenaire l’APAM, SOS Enfants place ce service du repas comme une priorité.
Une incertitude permanente pèse sur le bon fonctionnement des écoles. Leur fermeture brutale peut être à tout moment imposée par les émeutes violentes et les combats entre gangs. C’est souvent au lever du jour seulement, une fois la nuit terminée, que les parents savent s’ils peuvent envoyer leurs enfants à l‘école en toute sécurité.
Cette incertitude grandit encore davantage depuis le 7 février 2024, date qui devait marquer le début du mandat d’un gouvernement élu conformément à l’accord signé entre le Premier ministre Ariel Henry et divers acteurs haïtiens. Aucune élection ne s’est tenue depuis 2016 Les Haïtiens expriment leur mécontentement envers Ariel Henry, affirmant qu’il n’a rien fait pour rétablir un climat sécuritaire dans le pays.
Merci de rester aux côtés de ces enfants d’Haïti pour qui l’école demeure leur refuge de paix et d’espoir.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent nos écoles et tous leurs enfants en Haïti.
Sans vous, rien ne serait possible !