Les enfants de la prostitution

Aide à l’enfance vulnérable au Rwanda

Enfants vulnérable pris en charge et scolarisé par le Point d'Ecoute de Gisenyi au Rwanda

Au Rwanda, de trop nombreux enfants connaissent encore aujourd’hui la faim et vivent dans une précarité extrême. Chargé de l’encadrement et de la protection des enfants vulnérables, le Point d’Ecoute est témoin depuis quelque temps de situations familiales extrêmement critiques en ville de Gisenyi.

Le Point d’Ecoute a été particulièrement touché par les conditions de vie dramatiques des enfants des femmes prostituées. Abandonnés à leur triste sort, ils n’étudient pas et restent toute la journée livrés à eux-mêmes. Pire encore, la plupart d’entre eux sont témoins des activités de leur mère. Les répercussions sont douloureuses : les garçons se révoltent et se dirigent dans la rue, les filles imitent ce que font leurs mères.

Les mamans n’ont choisi ni ce métier ni cette vie. Le plus souvent, elles ont connu une grossesse précoce, non désirée, et le père a fui ses responsabilités, tout simplement.
Leur niveau scolaire est très faible, elles n’ont aucune formation, aucun moyen de subsistance et la plupart du temps pas de logement à elles.

Ne disposant que de très faibles ressources, elles tombent peu à peu dans la prostitution pour trouver de quoi nourrir leurs enfants et payer le loyer d’un petit logement.
La plupart d’entre elles manifestent une honte profonde à vivre cette vie et ne l’assument plus vis-à-vis de leurs enfants qui grandissent.

Une réponse urgente est indispensable pour venir en aide à ces femmes et éviter que la vie de leurs enfants ne bascule définitivement.

Le Point d’Ecoute a choisi de s’engager à leurs côtés en poursuivant deux objectifs : protéger les enfants et accompagner les mamans dans le choix d’une autre vie

Protéger les enfants en garantissant leur scolarisation

Enfants vulnérables scolarisés par le Point d'Ecoute de Gisenyi au Rwanda

Les enfants subissent la vie que leur maman leur impose et ressentent eux aussi la honte. Ils vivent dans une instabilité permanente qui les met en grand danger.

Ces femmes ont entre elles beaucoup de traits en commun. La plupart d’entre elles sont arrivées mineures à la prostitution. Sans éducation, elles sont issues de familles vulnérables, souvent d’un ménage monoparental.

Leur mère ou leurs parents sans moyens n’ont pas pu les scolariser. Très jeunes, elles ont été envoyées dans d’autres familles pour servir de domestiques. C’est bien souvent là qu’elles ont connu une grossesse non désirée.
Rejetées, ne pouvant repartir dans leur famille, elles tombent alors dans la prostitution pour survivre.

Aujourd’hui, conscientes de l’impact de leur propre vie sur leurs enfants, elles veulent stopper cette fatalité et agir pour ce que ce schéma ne se reproduise pas. Elles sont nombreuses à saisir la main tendue du Point d’Ecoute pour scolariser leurs enfants. N’ayant jamais été scolarisées ou ayant abandonné l’école trop tôt, elles savent que c’est la seule voie qui permet de se construire un avenir digne de ce nom.

Le Point d’Ecoute inscrit les enfants à l’école et prend en charge tous les frais scolaires. Un repas chaud leur est proposé chaque jour au Centre, suivi d’un temps de soutien scolaire pour ceux qui le souhaitent.

Dans la mesure du possible, lorsque l’école dispose d’un internat, les enfants sont inscrits en tant que pensionnaires pour leur épargner les problèmes du quotidien familial et leur offrir de bonnes conditions pour étudier.

Accompagner les mamans dans le choix d’une autre vie

Femmes seules avec enfants soutenues par le Point d'Ecoute au Rwanda

Ce n’est jamais par volonté que ces femmes ont pris le chemin de la prostitution. Elles en connaissent toutes les difficultés et toutes les violences et savent qu’en sortir n’est pas facile.

Après une période plus ou moins longue de mise en confiance, un apprentissage de l’épargne peut être amorcé pour préparer l’avenir en dehors de la prostitution.

Un compte est ouvert à leur nom au Point d’Ecoute pour celles qui le souhaitent. Elles y versent les petites sommes qu’elles parviennent à mettre de côté. Pour les encourager, cette épargne est doublée lorsqu’elle atteint un certain niveau.

Stock de pommes de terre pour un petit commerce de vente sur le marché de Gisenyi au Rwanda.

Ce capital servira à constituer un premier stock pour démarrer un petit commerce de fruits, légumes ou produits de première nécessité qu’elles vendront au marché. La maman peut alors amorcer un tournant dans sa vie, tourner le dos à la prostitution et vivre de cette activité génératrice de revenus.

Si tout se passe bien, un microcrédit lui sera apporté par la suite pour consolider, étendre ou diversifier son commerce.

Une bonne coordination de toutes ces actions est nécessaire pour aider les mamans à quitter définitivement le milieu de la prostitution et assurer ainsi un avenir meilleur à leurs enfants.

Pour aller plus loin…

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