Une crise intense qui vire à la tragédie
Le 26 janvier, Goma se réveillait au bruit des bombes.
Deux jours plus tard, après un combat inégal, la ville tombait aux mains des rebelles du M23 et des soldats rwandais.

L’offensive a causé un bilan humain effrayant. On estime à plus de 3000 le nombre de civils décédés, sans compter les milliers de blessés recensés.
Aujourd’hui, la situation sécuritaire à Goma demeure très préoccupante, avec une intensification des violences et une multiplication d’événements tragiques.
SOS Enfants reste plus que jamais présent aux côtés de son partenaire local, Aprojed
Mardi 11 février, un corps sans vie a été retrouvé derrière notre centre d’apprentissage à la menuiserie, ajoutant à la liste des violences quotidiennes. Par ailleurs, la maman d’un élève de l’école de la 2ème chance a succombé à ses blessures, rappelant la réalité tragique de cette insécurité persistante.
Le nombre de victimes va encore augmenter.

Dans la nuit du 10 février, au nord de Goma, le chef de village de Kiziba et ses enfants ont été tués à leur domicile, victimes de l’ampleur du nombre d’armes circulant sans contrôle.
Le lendemain matin, une foule en colère a incendié la maison d’un présumé coupable, marquant un nouvel épisode de violence et de vengeance populaire.
Goma était et reste de plus en plus infiltrée par des groupes rebelles et des repris de justice échappés des prisons. La situation se détériore chaque jour, maintenant un lourd climat de peur et d’incertitude parmi la population.

Aprojed déplore la disparition de 16 jeunes apprentis du centre de menuiserie, tous récemment démobilisés de groupes armés. Pour avoir voulu quitter la violence des milices, ces jeunes vivent désormais dans la peur d’être retrouvés et tués par voie de représailles.
En raison de la gravité de cette menace, la formation des apprentis sera temporairement suspendue, la sécurité des jeunes ne pouvant être garantie dans un lieu aussi exposé et connu que le centre de formation Aprojed.
L’équipe d’Aprojed s’applique actuellement à maintenir le contact avec les jeunes démobilisés, en menant des activités ponctuelles par quartier, afin de les aider à s’intégrer et à se rendre utiles auprès de la communauté locale.
Situation sur le plan politique
La branche politique du M23, l’AFC, a nommé un gouverneur ainsi que des autorités locales, ce qui divise de plus en plus la région.
Le M23 contrôle désormais Goma, les territoires de Nyiragongo, Rutshuru, Masisi, et une partie des territoires de Lubero, créant ainsi une double autorité sur la région du Nord-Kivu, avec une gouvernance parallèle.

Les activités économiques reprennent lentement, mais la population reste prudente et inquiète face à l’instabilité. Les routes agricoles contrôlées par le M23 assurent une certaine sécurité pour le passage des vivres, mais l’incertitude reste totale quant à l’évolution de la situation.

L’AFC avait décrété que chacun devait être à son poste le lundi 10 février, à commencer par le personnel des écoles pour leur réouverture.
Au matin du 12 février, aucune école ne fonctionnait encore. Pour être en conformité avec les décisions prises, les enseignants, à commencer par ceux de nos trois écoles, sont bien présents. Les parents redoutent de faire sortir les enfants de chez eux.
Dans ce contexte extrêmement volatile, l’équipe d’Aprojed reste plus que jamais mobilisée pour maintenir les liens avec les bénéficiaires et leur offrir un soutien continu, malgré les difficultés.
Nous suivons de très près l’évolution de la situation et restons solidaires des efforts de paix et de reconstruction pour Goma. Pour les aider,
nous avons besoin de vous !!!


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