Ensemble, dire NON à la guerre
Le 30 avril, le Congo célèbre la journée nationale de l’enseignement. Une belle occasion de réunir les élèves du Centre de Rattrapage Scolaire qui étudient le matin et les enfants du site des déplacés de guerre Ave Maria qui viennent l’après-midi.
Tous les parents étaient présents.
Dans l’assistance, on ne pouvait distinguer qui étaient les élèves et qui les réfugiés. Tout le monde est arrivé propre et digne.
Dénoncer l’horreur de la guerre
Les enfants ont présenté un spectacle pour dénoncer l’horreur de la guerre qui mine le Nord Kivu.
Différents textes et scénettes ont été interprétés.
Les enfants des familles déplacées ont joué une petite pièce montrant leur fuite des villages.
A travers ces scènes, on devine les traumatismes encore bien présents dans la tête de ces enfants.
Les jeunes apprentis d’Aprojed, eux-mêmes issus des groupes armés, se sont prêtés au jeu eux aussi.
Mimant de manière réaliste et expressive leur vie d’enfants soldats, ils ont montré l’extrême violence qu’ils y ont connue.
Pour rendre cette journée festive malgré la lourdeur du sujet, on a dansé, chanté.
Les représentants des élèves du CRS et des élèves du site de déplacés de guerre Ave Maria ont lu un discours qu’ils ont eux-mêmes écrit.
Un témoignage d’enfant
Emmanuel a 10 ans
Il dit que sans l’aide de SOS Enfants et cet accès à l’école, son père était prêt à repartir avec ses enfants à Kibumba, disant qu’il vaut mourir en ayant de quoi manger que mourir de faim ici. La famille ne cesse de penser aux cultures qu’elles ont du abandonner.
La bouillie servie chaque jour et la scolarisation offerte à ses trois enfants font patienter le père. Sa femme et lui savent que les enfants mangeront ici une fois par jour.
Emmanuel s’épanouit peu à peu. Il confie qu’il cherche toujours un banc pour dormir la nuit, il fait trop froid pour dormir à même le sol.
Venir à l’école est pour lui un moment de répit.
D’une seule voix, les enfants ont dit NON A LA GUERRE.
Espérons qu’ils soient entendus
En attendant, nous devons demeurer à leurs côtés et les protéger.