Mère de six enfants, Kasoki témoigne
Kasoki habite Kitolu depuis 2001
Je suis extrêmement heureuse de cette adduction d’eau qui a rendu l’eau accessible à la population de Kitolu. Ce projet vient essuyer les larmes des femmes qui parcouraient de longues distances dans les vallées à la recherche d’une eau qui la plupart du temps n’était même pas potable.
Auparavant, nous faisions face à d’énormes difficultés en raison de l’absence quasi totale d’eau potable dans la région. Aller chercher l’eau était une tâche très pénible qui causait beaucoup de souffrances.
A tel point que les jeunes hommes de Kitolu qui envisageaient de se marier avec des femmes des villages voisins refusaient de leur imposer cette situation et décidaient de quitter Kitolu. Je connais cinq jeunes hommes de Kitolu dont les futures épouses, originaires d’autres villages, ont mis fin à leur relation après avoir visité la belle-famille à Kitolu.
À un moment donné, j’ai moi aussi regretté d’avoir accepté de venir vivre à Kitolu à cause de la grave pénurie d’eau, surtout pendant la saison sèche.
De nombreux cas d’avortement ont été signalés en raison de la fatigue liée à l’escalade des montagnes avec des bidons d’eau.
Ma fille a fait une fausse couche lors de sa première grossesse alors que j’étais absente pendant un mois pour travailler dans les champs du graben. Pendant tout ce temps, elle devait aller chercher l’eau mais, comme elle n’est pas aussi forte que moi, elle a fait un malaise et a perdu son enfant.
Une borne fontaine se trouve à la troisième parcelle de ma maison, ce qui me permet de puiser de l’eau facilement.
Cet accès à l’eau a vraiment changé ma vie.
C’est pourquoi, aujourd’hui, je suis incapable d’exprimer ma joie par des mots.
Tout ce que je peux dire, c’est que je n’oublierai jamais nos bienfaiteurs dans mes prières quotidiennes, afin que Dieu leur accorde une longue vie. La prière est le seul moyen pour moi d’exprimer ma gratitude.
Kasoki Kitème témoignait depuis Kitolu au Nord Kivu.