La capitale et sept villes du Burkina en confinement

Vendredi 27 mars, le confinement est imposé à Ouagadougou et sept autres villes du Burkina Faso.
Les écoles sont déjà fermées depuis le 16 mars.
Francis Guelbeogo, responsable de la scolarisation des enfants de l’AZN à Guiè (3051 élèves au Primaire, 228 collégiens et lycéens, 38 étudiants et 12 jeunes en formation) écrit : « Chez nous, la peur se lit sur tous les visages ».
La principale préoccupation des familles est le manque d’eau.

Aux points d’eau, de longues files d’attente se mettent en place. On vient dès 3 h du matin au forage pour prendre son tour et on attend…
« Se laver les mains », un exercice tout le monde ici connait, sans le mettre toujours en pratique. Mais aujourd’hui, chacun veut respecter cette recommandation pressante, chacun veut faire sa provision d’eau. Difficile pourtant d’imaginer l’efficacité face au virus de ce que les enfants appellent « la petite douche », prise en commun dans un même seau…
L’autre souci des familles est l’épuisement de leurs petits moyens économiques
Les impacts sont immenses et se font déjà durement ressentir.
Les femmes qui d’ordinaire vendent des beignets, des arachides ou des légumes sur les marchés n’y ont plus accès et ne peuvent plus subvenir aux besoins de leur famille.
Les pères qui ont l’habitude de faire un peu de commerce de céréales se voient maintenus à distance des centres économiques.
Les greniers de céréales individuels vont avoir une double utilisation. Ils ont été constitués lors de la dernière récolte d’octobre pour répondre aux besoins alimentaires. Maintenant, on risque de puiser dedans pour répondre à d’autres besoins vitaux.
La prochaine récolte n’est que dans six mois, cela va être dur de tenir…

Les jeunes partis travailler au loin reviennent au village.
On voit des centaines de jeunes revenir chez eux au village. Certains ont parcouru plusieurs centaines de kilomètres à pied : il n’y a plus de bus ou de véhicules qui circulent d’une région à l’autre. Ils rentrent de Ouahigouya au Nord ou bien de la frontière avec le Niger.
Ils reviennent des sites miniers qui ferment.
Ils reviennent aussi des zones où l’on produit la tomate et les oignons qui ne se vendent plus et ne s’exportent plus vers les pays voisins, Togo, Ghana ou Bénin, depuis la fermeture des frontières.
Ces jeunes qui pouvaient être des soutiens pour leurs parents vont devenir maintenant une bouche supplémentaire à nourrir.
La seule bonne nouvelle
Les distances de sécurité entre les élèves pouvant être respectés, notre école de la 2ème Chance, l’école Kelyam, a réussi à maintenir la classe qui prépare l’examen du Certificat d’Etudes Primaire. Pour mémoire, cette école scolarise des enfants qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école ou qui ont été obligés d’arrêter à un moment donné. Nous continuerons de vous tenir informés de l’évolution de la situation pour ces enfants.
Mais d’une manière plus générale, cette année scolaire va encore une fois être compromise pour beaucoup. Les examens de la fin du 2ème trimestre n’ont pas pu avoir lieu.
… la déscolarisation se profile à l’horizon …
Pour aider ces enfants à passer ce cap difficile, vous pouvez parrainer l’un d’entre eux.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent notre action auprès des enfants au Burkina Faso.
Sans vous, rien ne serait possible !
Ils ont besoin de vous !
A partir de 10 € par mois, vous pouvez parrainer un enfant au Burkina Faso.Vous l’accompagnerez l’école, il y sera nourri, soigné et éduqué. Jour après jour, il construira son avenir avec vous.

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