Une raison de se réjouir malgré la situation dramatique du pays
Nos enfants d’Haïti ont dû attendre ce mois de décembre pour enfin obtenir les résultats des examens, en particulier ceux du Bac.
L’école Saint Alphonse de Cité Soleil peut se féliciter : elle enregistre le score jamais atteint de 88 % de réussite au Baccalauréat et 100 % à l’examen de fin de tronc commun, l’équivalent de notre Brevet des Collèges !
Quant à l’école Saint Alphonse de Fourgy, elle n’est pas en reste avec ses 95 % de réussite à l’examen de fin de tronc commun !
Excellents résultats malgré une année difficile
Notre Groupe Scolaire est maintenant habitué à ces bons résultats. Chaque année, Saint Alphonse se distingue par de bons scores mais cette année, c’est exceptionnel !
On ne peut que se réjouir d’une telle réussite, obtenue malgré une année scolaire particulièrement difficile. Cette année a en effet connu beaucoup d’interruptions, non seulement à cause du Covid-19 mais aussi et surtout en raison de l’insécurité totale que connait le pays, et le bidonville de Cité Soleil en particulier.
Une rentrée scolaire retardée
La rentrée des classes a été officiellement fixée au 16 novembre.
Les enfants tardent encore à venir, les déplacements restent compliqués, particulièrement à l’intérieur du bidonville.
Au début du mois de décembre sont présents 56 élèves de Maternelle, 250 au Primaire et 295 au collège et lycée de Cité Soleil. A Fourgy, l’effectif actuel est de 265 élèves au total, Primaire et Secondaire confondus.
On atteint ainsi 866 élèves pour le groupe Saint-Alphonse. 866 élèves qui comptent sur nous !
Les plus jeunes se sentent apaisés et protégés au sein des classes de la Maternelle. La cour et ses jeux leur permettent de vivre une vie d’enfants.
Un contexte très perturbé
En ces périodes de grands troubles, l’école Saint-Alphonse redevient plus que jamais l’oasis de tranquillité où les enseignants viennent pour transmettre leur savoir.
Chaque jour, ces enseignants prennent des risques pour se déplacer. Les kidnappings atteignent un niveau très élevé. On parle de 1270 cas de kidnappings relevés entre janvier et août, environ 160 par mois !
Le pire est qu’ils sont souvent mandatés par des personnes proches de la victime. Des rançons phénoménales sont réclamées qui sont ensuite négociées à la baisse. Et en parallèle, une cohorte d’assassinats traumatisent toute la population.
Dans le décret portant sur le renforcement de la sécurité publique publié le 26 novembre 2020 au Journal Officiel de la République, le président Jovenel Moïse et le gouvernement qualifient de terrorisme des actes comme l’enlèvement, la séquestration, la dégradation et la détérioration de biens publics ou privés, l’installation de barricades sur la voie publique, etc.
Face à tout cela, on observe une police dépassée ou inactive. Les gangs continuent d’imposer leur loi. Ils s’affichent lourdement armés.
L’accès à l’éducation demeure primordial.
C’est encore plus vrai dans un milieu aussi exposé à la violence.
Continuons d’être présents aux côtés de ces jeunes et aidons-les à prendre en main leur destin pour envisager un avenir meilleur.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent nos écoles et tous leurs enfants en Haïti.
Sans vous, rien ne serait possible !