Les écoles Saint Alphonse restent ouvertes malgré l’insécurité
En Haïti, l‘insécurité atteint à présent dans la capitale un niveau comparable à celui des pays en guerre.
Les familles vivent dans une ambiance de terreur.
Chaque jour, on se demande comment on va échapper à la violence.
Chaque jour, on se demande comment on va pouvoir trouver, ne serait-ce qu’un petit quelque chose, à manger.
Coûte que coûte, les écoles Saint Alphonse maintiennent l’accueil des enfants pour mieux les préserver, tant à Fourgy que dans le bidonville de Cité Soleil.
Venir à l’école, c’est bien sûr l’assurance du repas chaud tant attendu. Mais c’est aussi un grand moment de répit où les élèves se sentent à l’abri, loin du climat de violence qui est leur lot quotidien.
Certaines nuits sont le théâtre de rixes meurtrières sans fin. Il faut attendre le matin pour voir comment la situation évolue. Quelquefois, les altercations et les tirs se poursuivent et on ne peut pas sortir. On se résigne alors à rester à la maison, sans bouger, simplement pour préserver sa vie.
On dénombre plus de 600 personnes tuées pour le seul mois d’avril dans « une nouvelle vague de violence extrême » qui a frappé plusieurs quartiers de Port-au-Prince, a alerté l’ONU qui appelle à déployer d’urgence une force de soutien.
« Au moins 846 personnes ont déjà été tuées au cours des trois premiers mois de 2023, auxquelles s’ajoutent plus de 393 personnes blessées et 395 enlevées au cours de la période, soit une augmentation de 28 % de la violence par rapport au trimestre précédent », selon un communiqué du Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme.
Face à cette montée en puissance de la violence des gangs criminels, la population exaspérée prend les armes à son tour et organise sa propre défense.
Cherchant à rétablir la paix par ses propres moyens, elle commence aujourd’hui à répondre à la violence par la violence.
Nul ne peut dire jusqu’où va aller cette spirale infernale.
Le 18 mai : fête du Drapeau haïtien
C’est dans cette ambiance sulfureuse de révolte et de violence généralisée que le peuple haïtien a célébré la fête du Drapeau.
Une commémoration d’autant plus importante pour les haïtiens qu’elle rappelle cette année le 220ème anniversaire du Drapeau.
Né le 18 mai 1803 lors du congrès de l’Arcahaie, en pleine Révolution haïtienne, il représente par ses deux bandes bleue et rouge la réunion des noirs et des mulâtres. Une devise extrêmement symbolique lui est ajoutée : « L’union fait la force ».
Tenue par des gangs et proie de nombreux combats, Arcahaie n’a pu accueillir la traditionnelle cérémonie. Celle-ci a été délocalisée à Cap Haïtien. Mais le premier Ministre a dû surmonter de grandes difficultés pour y accéder.
A Saint Alphonse de Fourgy, bravant tous les risques, enseignants et élèves ont tenu coûte que coûte à célébrer cette journée du 18 mai.
Une manière pour tous ces jeunes de montrer leur attachement à leur pays mais également d’afficher leur confiance en l’avenir.
Mais cet avenir passe plus que jamais par la scolarisation et ils en sont conscients. Etudier pour réussir leurs examens reste leur seul espoir de concrétiser leur rêve d’une vie meilleure.
C’est pourquoi, chaque jour, ils affrontent tous les dangers pour rejoindre leur classe.
Continuer à accueillir ces enfants d’Haïti au sein de nos écoles est notre priorité.
Nous ne pouvons pas les abandonner, restons à leurs côtés,
ils comptent sur nous.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent nos écoles et tous leurs enfants en Haïti.
Sans vous, rien ne serait possible !