« Péyi lok ! » C’est la phrase que l’on entend partout et que l’on pourrait traduire par pays bloqué. Depuis trois mois c’est ce que vit le pays pour obliger le président à démissionner.
Haïti est au bord de l’asphyxie.
Port au Prince est toujours sous l’emprise des violences, des crimes et des attaques quotidiennes. Il est extrêmement dangereux de circuler, les familles se terrent chez elles, les écoles restent fermées.
Réouverture de l’école de Cité Soleil
Nous avons pourtant une nouvelle encourageante :
L’école Saint Alphonse du bidonville de Cité Soleil vient d’ouvrir à nouveau ses portes. Les membres de la Direction et des enseignants habitant Cité Soleil près de Saint-Alphonse se sont mobilisés pour débloquer la situation et tenter une reprise des cours.
Dès l’annonce de la réouverture des portes, tous les enfants qui l’ont pu se sont empressés de venir à l’école.
On estime le nombre d’enfants présents à environ la moitié du chiffre habituel.
Comme c’est le cas à chaque fois en période de troubles graves, un certain nombre de familles ont préféré envoyer leurs enfants en province où la situation est réputée plus calme.
Les cours reprennent donc timidement en effectif réduit, après plus de 50 journées d’école manquées. L’école Saint-Alphonse de Fourgy n’a par contre pas encore pu ouvrir ses portes. Des gangs armés bloquent toujours la route Neuve qui dessert notre école.
A Croix des Bouquets, la situation n’est pas bonne non plus. L’école Le Sel qui scolarise les enfants placés en domesticité, que l’on nomme Restaveks, ne peut pas non plus fonctionner.
A l’occasion du 30ème anniversaire de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant le 20 novembre dernier, Ricot Pierre, fondateur de l’école Le Sel, faisait un constat amer :
Les violences contre le droit à l’éducation n’ont jamais été aussi criantes en Haïti. Les enfants subissent de façon directe la crise politique actuelle. La quasi-totalité des écoles restent fermées sur tout le territoire national. Au mois de septembre, certains enfants prenant la route de l’école ont été attaqués et battus par des manifestants. Certains ont été tués. Ils sont témoins de scènes de grande violence. Des écoles ont subi toutes formes d’attaques.
En dehors des problèmes de l’état civil, de la domesticité infantile et de la non-scolarisation des enfants, il faut noter la situation des enfants des rues, ceux vivant dans des conditions irrégulières dans les orphelinats et ceux engagés dans les gangs armés à travers le pays.
D’autre part, en raison du chômage et du taux d’inflation élevé, les familles sont incapables de garantir un cadre de vie décent et un niveau de vie suffisant à leurs enfants, conformément à l’article 27 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
En effet, selon des informations disponibles sur le site de la Banque Mondiale : Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental. Plus de 6 millions de Haïtiens vivent en dessous du seuil de pauvreté, et plus de 2.5 millions sont tombés en dessous du seuil de pauvreté extrême.
Nos enfants d’Haïti comptent sur nous, qu’ils soient de Cité Soleil, de Fourgy, de Croix des Bouquets, des Gonaïves ou de Catienne.
Merci de rester à leurs côtés.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent nos écoles et tous leurs enfants en Haïti.
Sans vous, rien ne serait possible !
Ils ont besoin de vous !
Pour seulement 10 € par mois, vous pouvez parrainer l’école St Alphonse en Haïti. Vous permettrez ainsi de scolariser dans de bonnes conditions les enfants du bidonville de Cité Soleil qui comptent sur nous pour échapper à l’enfer qui fait leur quotidien !