Une insécurité totale et permanente
Des résultats scolaires en baisse
En Haïti, dans le bidonville de Cité Soleil, les écoles du Groupe scolaire Saint-Alphonse se distinguent habituellement par de très bons résultats aux examens d’état, surtout au niveau des examens de fin du collège.
Mais cette année, l’école Saint-Alphonse Cité Soleil n’affiche pour l’examen de fin de 9ème année que 63% de réussite. Pour Saint-Alphonse de Fourgy, en périphérie du Bidonville, ce pourcentage n’est que de 45% alors que, les années passées, on frôlait l’excellence dans ces deux écoles.
Pour le baccalauréat, examen que les enfants ne passent qu’à l’école de Cité Soleil, le taux est par contre meilleur. Il est de 70%.
On ne peut rien reprocher aux élèves ni à leurs enseignants qui ont subi les fermetures des écoles, les violences quotidiennes.
Au bord du chaos
La presse relate incessamment les trop nombreux cas de kidnappings, de massacres qui se déroulent quotidiennement. On n’est à l’abri nulle part, personne ne peut être certain qu’il rentrera chez lui sain et sauf.
Le mois de juillet a été épouvantable. L’ONU a relevé que plus de 470 personnes ont été tuées, blessées ou portées disparues entre le 8 et 17 juillet dans les violences qui ont opposé les gangs de Cité Soleil. Des milliers de personnes ont quitté le bidonville, espérant trouver un refuge ailleurs.
« De graves incidents de violences sexuelles à l’encontre des femmes et des filles, ainsi que des garçons recrutés par des gangs, ont également été signalés », déplorent les Nations unies dans un communiqué.
Une anecdote qui en dit long sur la situation du pays.
Alors que nous nous préparions à virer l’argent de la rentrée scolaire sur notre compte bancaire à Port en Prince, des gangsters ont kidnappé un chauffeur de notre banque. Ils ont volé tout ce qu’il transportait, de nombreux chéquiers dont deux destinés à l’école Saint Alphonse.
Par précaution, la banque a tout simplement clôturé tous les comptes concernés, dont le nôtre. Il nous a fallu demander l’ouverture d’un nouveau compte, démarche pour laquelle on nous réclamait plus de 800€ !
L’affaire a finalement pu se régler à l’amiable, après beaucoup de patience et de longues discussions. Mais cet épisode donne à réfléchir sur les conditions de vie en Haïti et le fonctionnement du pays d’une manière générale.
Hélas, à ce contexte économique et social désastreux s’ajoute une fois de plus les ravages des débordements climatiques…
Les premières fortes pluies ont déjà commencé
Comme toujours, le bidonville devient encore plus invivable ! Les inondations compliquent lourdement les déplacements pourtant déjà bien pénibles, entre les violences, les kidnappings et les tirs des gangs.
La cour de l’école de Cité Soleil est quant à elle noyée sous un bon mètre d’eau et de boue ! Dans ces conditions, impossible d’assurer la rentrée scolaire. Elle vient d’être reportée au mois d’octobre.
La situation sera-t-elle meilleure d’ici là ? Nous ne pouvons qu’espérer. Mais il devient très difficile de garder espoir.
Pourtant, les enfants manifestent très fort leur envie de venir à l’école. C’est là qu’ils savent pouvoir trouver peu de répit.
Rester aux côtés de ces enfants d’Haïti, avec votre soutien, est notre priorité.
Ils n’ont que nous sur qui compter !
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent nos écoles et tous leurs enfants en Haïti.
Sans vous, rien ne serait possible !