Les enfants des rues au centre Ndako Ya Biso
La mise en place du confinement a été difficile. Elle a eu lieu dans la précipitation et l’urgence. Les premiers cas de contamination identifiés arrivaient à Kinshasa depuis l’Europe. Cela a créé une certaine panique. Après avoir imposé le confinement à toute la capitale, les autorités l’ont réduit à la Gombe, la commune qui abrite les expatriés et les personnes les plus susceptibles de voyager ou d’être en contact avec les pays étrangers.
A Ndako ya Biso, nous avons cependant maintenu les principes adoptés dès le 23 mars. A cette date, les portes de Ndako ya Biso se fermaient avec 68 garçons dans un centre et 18 filles dans l’autre.
Ces enfants acceptaient le règlement imposé, ils ne devaient plus quitter le centre, sous peine de ne pouvoir y revenir. C’était là un moyen d’éviter la propagation du virus au sein du foyer.
Les éducateurs vivaient avec eux intégralement et devaient être relayés au bout de deux semaines pour retrouver leur famille.
Les enfants étaient heureux et pensaient que tous leurs problèmes étaient restés à l’extérieur !
Ils avaient à manger, pouvaient dormir en sécurité. Mais les choses ne sont pas si simples…
Semaine 2 : des tensions apparaissent.
La principale difficulté était liée au sevrage des enfants habitués à la consommation de psychotropes pour survivre dans la rue. Certains avaient du mal à se plier aux règles.
Quatre d’entre eux ont fugué. Il fallait éviter qu’ils n’entrainent les autres avec eux.
Ainsi, quand la deuxième équipe d’éducateurs est venue prendre le relais, les activités d’écoute active menées par le psychologue ont été multipliées.
Cela fait s’est fait autour du chant, de la musique, des concours de danse, des ateliers de dessins.
Les premiers dessins exprimaient la peur des enfants face au virus et ce qu’ils avaient compris des mesures à prendre.
Peu à peu, ils sont devenus plus apaisés.
Les enfants commencent à se voir vivre en famille.
Deux garçons ont ainsi spontanément exprimé leur souhait de retourner dans leur famille.
Après un temps de préparation, leur réunification a pu avoir lieu grâce à la compréhension de sa grand-mère pour le premier, de sa tante pour le deuxième. En cette période difficile de confinement, elles n’ont pas hésité et ont toutes les deux accepté d’accueillir les garçons.
Les éducateurs vont bien évidemment s’assurer que ces réunifications se maintiennent. Nous prendrons en charge les frais scolaires quand l’heure de retourner à l’école sonnera pour ces deux enfants.
Deux filles ont également pu être réunifiées parmi les leurs.
Pour l’une d’entre elles, c’était au moment du décès de son père. Ses grands-parents ont voulu qu’elle revienne parmi eux.
Une troisième fille a du être transportée à l’hôpital pour être opérée en urgence de l’appendicite.
Heureusement, notre infirmier est là pour soigner les petits bobos et prendre soin des enfants.
Les cas de malaria ont été nombreux.
Il a fallu acheter des moustiquaires en nombre suffisant pour protéger tout le monde.
Aujourd’hui, le sourire réapparait peu à peu sur les visages.
Merci de vous associer à nous pour accorder ce temps de répit à ces enfants et de les protéger de toutes les souffrances de la rue.
Pour les aider, n’hésitez pas à faire un don ou à parrainer l’action du Centre Ndako Ya Biso.