Reprise accélérée des activités et rentrée scolaire pour tous
Après les longues semaines durant lesquelles les centres d’accueils pour garçons et filles ont vécu repliés sur eux-mêmes, les activités habituelles de Ndako Ya Biso ont repris leurs cours.
En septembre les deux centres ont accueilli 127 enfants vivant dans la rue, pour la plupart accusés de sorcellerie : 108 garçons et 19 filles qui, elles, sont entièrement prises en charge nuit et jour.
Réunifications familiales
Durant ce même mois, 20 garçons et 6 filles ont retrouvé le chemin de leur maison. La réunification familiale est le fruit d’une période souvent longue d’écoute de l’enfant, de recherches et de médiations avec les familles.
L’enfant qui a fui sa maison ou qui en a été chassé a besoin de retrouver la confiance en l’adulte qui le reçoit, que ce soit un de ses parents, un oncle, une grand-mère… Quelquefois, il faut accepter l’idée que le père ou la mère ne sont plus les bonnes personnes qui pourront le protéger et l’aider à grandir.
Grâce aux confidences reçues de l’enfant, on pourra chercher et trouver des solutions. Dès qu’une personne est identifiée, l’éducateur va évaluer les chances pour que l’enfant soit bien accueilli.
Au-delà de la réunification, les éducateurs assurent un suivi régulier des familles afin de s’assurer que l’enfant est bien protégé.
340 visites dans les familles ont eu lieu en septembre pour ces 26 enfants et ceux déjà réunifiés dont le suivi doit se poursuivre. Une étude précise de la situation familiale permet de définir comment accompagner au mieux les parents ou le référent de l’enfant pour éviter tout retour à la rue.
Ce mois-ci, le programme de microcrédit a été étendu à 32 nouvelles familles. 9 autres ont bénéficié d’une garantie locative pour les aider à trouver un logement.
La rentrée scolaire en RDC a eu lieu le 10 octobre.
Cette année, Ndako Ya Biso prend en charge la scolarisation de 358 enfants qui ont quitté la rue. D’autres, plus âgés ou n’ayant pas toutes les facultés pour suivre une scolarité classique, sont orientés vers des formations professionnelles.
Au mois d’octobre a eu lieu la proclamation des jurys de fin de formation pour 35 jeunes apprentis. Ils ont achevé leur formation en coupe-couture, peinture, esthétique, maçonnerie, mécanique, mécanique-automobile, menuiserie, électricité et soudure.
Chacun a reçu le kit professionnel correspondant à sa spécialité : poste à souder, machine à coudre, matériel d’esthétique, serre-joints, truelles, brouettes et autres outils nécessaires pour les aider à lancer une activité autonome.
Divine, mère de 2 enfants, témoigne :
« Je suis descendue dans la rue à l’âge de 12 ans et Ndako Ya Biso m’accompagne depuis mes 14 ans.
Les premières années, je ne voulais pas de la formation car j’avais trouvé une autre manière de me prendre en charge en pratiquant la prostitution, malgré mon jeune âge. J’ai connu des moments difficiles dans la rue, notamment lors des accouchements de mes deux filles. Mais j’ai reçu les encouragements de toute l’équipe de Ndako Ya Biso qui ne m’a jamais abandonnée. Ils m’ont tendu la main durant toutes ces années, jusqu’à ce que j’accepte de suivre la formation de couture.
Aujourd’hui, grâce à eux, j’ai quitté la rue et la prostitution. J’ai appris un métier. Je suis fière de porter une robe confectionnée de mes propres mains et d’avoir moi-même cousu les robes de mes deux filles ».
Tous issus de la rue, ces jeunes arrivent là à la fin d’un long parcours durant lequel Ndako Ya Biso n’a cessé de croire en eux. Leurs familles ont bénéficié de cet accompagnement et, à travers eux, toutes leurs fratries ont profité de ce soutien. Ce sont autant d’enfants qui n’auront pas connu la douloureuse expérience de la rue.
Mais il reste encore dans les rues de Kinshasa tant d’enfants qui ont perdu tout espoir…
Pour les aider, n’hésitez pas à faire un don ou à parrainer l’action du Centre Ndako Ya Biso.