Séraphine avait seulement 6 ans lors de notre première rencontre.
Suite au décès de son épouse, le père a décidé de quitter le village avec ses deux enfants pour tenter sa chance à Kinshasa. Avec son fils, il parcourait les rues pour ramasser tout ce qui pouvait être revendu. Séraphine les suivait.
Mais un jour, elle les a perdus de vue et s’est retrouvée seule dans la rue. Le chef de la police du quartier du rond-point Ngaba l’a découverte en pleurs et nous l’a confiée.
À son arrivée à notre centre d’hébergement des filles Ndako Ya Biso, nous l’avons accueillie et entourée pour créer un climat de confiance. Elle nous a raconté son histoire mais n’avait hélas aucune idée de l’endroit où l’on pourrait retrouver son père.
Pendant plusieurs semaines, nos éducateurs ont mené des enquêtes sur le terrain pour localiser sa famille, en vain.
Finalement, nous avons décidé de médiatiser la situation en présentant Séraphine à la télévision.
C’est à la suite de cette apparition télévisée que le père nous a téléphoné. Il était extrêmement heureux de retrouver sa fille qu’il croyait décédée.A présent, Séraphine est de retour dans sa famille, elle a commencé sa scolarité en première année primaire. Un éducateur continue de suivre son évolution.
La disparition de l’enfant avait engendré des problèmes au sein de la famille maternelle, qui accusait le père de sorcellerie, prétendant qu’il avait amené Séraphine à Kinshasa pour « la manger », comme il l’aurait fait, selon leur croyance, avec sa mère.
Nous livrons ces différents témoignages pour montrer la diversité des souffrances que vivent ces enfants des rues mais aussi l’espérance que nous parvenons à leur rendre.
Pour les aider, n’hésitez pas à
parrainer ces enfants des rues de Kinshasa.