Le centre Akany Aina et les orphelinats Filles de Marie fortement impactés
Madagascar s’est longtemps crue épargnée par le virus. Mais la pandémie a rattrapé l’Ile Rouge le 19 mars. Ce jour-là, trois femmes qui rentraient de voyage ont été testées positives à leur descente d’avion.
Tous les établissements scolaires, les églises et les commerces sont fermés et un couvre-feu est maintenu sur tout le territoire de 20h à 5h. Depuis le 6 avril, le port d’un masque est obligatoire pour les Malgaches qui sont contraints de sortir de chez eux.
Bien qu’il n’y ait encore que très peu de cas confirmés à Madagascar, ces mesures semblent essentielles dans un pays qui compte 1,7 médecin pour 10 000 habitants.
Mais le confinement risque de tourner rapidement au drame pour la population qui vit au jour le jour de petites activités informelles. Nourrir sa famille devient impossible pour une grande partie des Malgaches.

Le gouvernement a décidé un plan d’aide sociale d’urgence de dons alimentaires à destination des plus vulnérables. A peine mise en place, cette aide est détournée, victime de la corruption et des abus de pouvoir.
Bien que leurs écoles soient fermées, le Centre Akany Aina et les Orphelinats Filles de Marie poursuivent leurs activités d’aide aux familles les plus vulnérables. Le Centre Akany Aina organise par exemple des distrib »utions de riz. Les parents reçoivent la part que mangeraient leurs enfants à la cantine, ainsi qu’un pain de savon pour assurer l’hygiène indispensable pour se préserver du virus.

Les enfants des orphelinats restent sagement confinés avec les sœurs qui disent se sentir en sécurité. Elles vivent en autarcie, les fillettes passent le temps en lisant ou en jardinant, en s’occupant de leur petit bétail et de leur poulailler. Des cours de soutien scolaire sont également organisés, de même que divers jeux de société qui ont beaucoup de succès auprès des enfants qui d’habitude n’ont pas beaucoup de temps à consacrer aux loisirs.
Les annonces du président de la République Andry Rajoelina vantent un traitement préventif à base de plantes médicinales pour renforcer ses défenses immunitaires. Elles ont convaincu la population de recourir à l’herboristerie et aux remèdes traditionnels à bases de plantes médicinales. Ceux-ci font partie intégrante de la culture malgache et, à chaque épidémie sur l’île, on se rue sur les feuilles de certaines plantes aux vertus réputées dans tout Madagascar. Il s’agit des feuilles de Ravintsara, de Kininimpotsy et de Voaroy. Et dit en français, ce sont le camphrier, l’eucalyptus globulus et le mûrier.
Il se trouve que ces arbres sont nombreux dans le verger et les champs d’Akany Aina. Les familles font la queue chaque jour devant le portail du centre pour faire provision de ces précieux végétaux. Comme le dit Aimé Ravalimanana, directeur du Centre Akany Aina, cela ne peut pas faire de mal. Même si elles n’ont pas l’effet protecteur recherché, ces feuilles agissent sur le moral et ont au moins le mérite d’apaiser les peurs et d’éviter la panique naissante !
Mourir de faim ou s’exposer au virus, tel est le seul choix dont disposent aujourd’hui la majorité des Malgaches…
Pour aider les enfants à passer ce cap difficile, vous pouvez parrainer l’école Akany Aina ou soutenir les Orphelinats des Filles de Marie.
Merci pour eux !

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