Les familles dévastées par la flambée des prix
A Madagascar, l’année scolaire a été très perturbée par l’épidémie de Covid et l’apparition d’un variant plus redoutable encore, venu d’Afrique du Sud. Le 2ème trimestre s’est déroulé péniblement, dans un contexte de crise socio-économique et sanitaire profonde due à la pandémie de Covid.
Des mesures inapplicables
Pour lutter contre une recrudescence de la propagation du virus, les vacances de Pâques ont été prolongées de 15 jours. Mais l’annonce n’en a été faite que le dimanche 18 avril, veille de la rentrée, par des messages radio et télé diffusés.
Inévitablement, tous nos enfants se sont présentés le lundi matin à la grille de l’école pour la reprise des classes. Aucun d’entre eux n’était au courant de cette nouvelle mesure de précaution pour la simple raison que nos familles d’Akany Aina ne possèdent pas de radio, et encore moins de télévision !
Le gouvernement avait prévu des cours en ligne pour la poursuite du programme scolaire. Mais comment télécharger des cours en ligne lorsque l’on n’a même pas un poste radio pour s’informer ?
Ce sont là des propositions irréalistes pour des familles qui ont déjà du mal à trouver de quoi se nourrir !
Nous avons donc décidé d’imprimer et de distribuer à chaque élève les leçons et les devoirs de la semaine, à rendre la semaine suivante pour récupérer la suite du programme.
Cette solution improvisée a duré tout un mois et nous a coûté une petite fortune en encre et en papier ! Car si les classes d’examen ont pu reprendre les cours dès le 3 mai, les élèves des classes intermédiaires ont du attendre le 17 mai pour retrouver les bancs de l’école.
Inspection officielle des installations
Par ailleurs, toujours pour faire face à la prolifération du COVID, deux inspecteurs du Ministère de l’Education Nationale sont venus le 16 Avril 2021 pour vérifier l’état de nos installations.
Leur constat :
- Nos salles de classe sont assez vastes et en bon état.
- Cependant, quatre de ces classes accueillent plus de 50 enfants. Elles ont besoin d’être dédoublées pour le respect de la distanciation sociale en cette période de pandémie.
Nous disposons de deux grandes salles pour dédoubler la Sixième et la Troisième. Mais il nous faudrait encore deux classes pour dédoubler les CP et les CE1 qui sont pour le moment logés dans la remise et la salle de stockage.
Les enfants continuent leurs activités habituelles au Centre. Les classes d’examen s’entraînent particulièrement avec des sessions successives d’examens blancs. Le froid est assez fort en ce moment.
Beaucoup d’enfants sont enrhumés, d’autres ont la grippe, il y en a qui ont mal aux dents : le Centre s’efforce de leur donner les soins nécessaires. Mais depuis quelque temps, nous sommes confrontés à un nouveau problème. Nous avons identifié une trentaine d’élèves faibles et anormalement fatigués en début de matinée. En les interrogeant, les éducateurs ont découvert qu’ils partaient à l’école le ventre vide depuis la veille, sans petit déjeuner ni repas du soir… Ces pauvres enfants attendent impatiemment le repas de midi servi à la cantine du Centre car c’est en fait leur seul repas de la journée ! Nous portons une attention particulière à ces enfants affamés. Un petit déjeuner leur est servi à leur arrivée avec une boisson chaude et sucrée, tisane ou cacao, et du pain. Nous avons convoqué les parents. Ces derniers ont timidement expliqué que, à cause de la pandémie, ils n’ont plus d’emploi. Faute d’argent, ils ne parviennent plus à nourrir leur famille :« Parfois on trouve un peu de quoi manger, mais le plus souvent, rien ».
Devant une telle urgence humanitaire, nous avons décidé d’octroyer à ces familles en danger de quoi nourrir les enfants le soir et le matin. Une ration moyenne de un kilo de riz par jour leur est donnée chaque jour. C’est peu, mais ce n’est pas rien. Nous allons continuer jusqu’à la fin juillet, en attendant de trouver des solutions durables à chercher avec les parents eux-mêmes. Les conséquences néfastes de cinq mois de confinement sont de plus en plus palpables : perte d’emploi et baisse de production des entreprises, flambée des prix et renchérissement massif des produits de première nécessité, effritement du pouvoir d’achat et paupérisation de la grande majorité de la population. Dans le grand Sud du pays, la famine sévit de façon vertigineuse et des enfants meurent littéralement de faim. Au niveau de la cantine du Centre, nous avons également revu à la hausse la quantité servie lors des repas pour répondre à cette menace de famine. Car la crise économique qui sévit est dure et bien réelle, elle frappe la quasi totalité de nos familles et laisse hélas la plupart des parents totalement démunis. Pour maintenir cette cantine, gratuite et vitale pour les enfants, nous avons besoin de votre aide…
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent notre action à Madagascar.
Une crise multidimensionnelle, la famine s’installe
Dans l’immédiat, une aide alimentaire
En effet, les dangers de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid sont toujours là.
Sans vous, rien ne serait possible !Ils ont besoin de vous !
Pour seulement 10 € par mois, le parrainage collectif de ces enfants si vulnérables nous permet de les nourrir, de les soigner et d’assurer leur scolarisation tout en soutenant leurs familles.