Jusqu’à l’obtention du baccalauréat
Souvent, le rêve des enfants des rues est de pouvoir aller à l’école. L’école reste pour eux le sésame qui va leur ouvrir les portes d’un avenir meilleur.
En 2022, nous avons eu la joie de fêter la réussite au baccalauréat pour 21 jeunes rencontrés dans la rue il y a quelques années que nous avons accompagnés dans leur réunification familiale et scolaire.
Belbiche a retenu notre attention.
Elle a aujourd’hui 21 ans.
A la suite du décès de son frère et de sa sœur, elle a été accusée d’être une sorcière.
Sa mère, une femme remariée, l’a chassée. Son nouveau mari ne voulait pas d’elle à la maison.
Belbiche a vécu dans la rue durant plusieurs mois.
C’est le Tribunal pour Enfants de Kinshasa qui l’a dirigée vers le Centre pour filles de la rue de Ndako Ya Biso. Après de multiples enquêtes et recherches, on a pu retrouver sa mère.
Cette dernière a finalement raconté que Belbiche avait été conçue à l’issue d’un viol. L’homme avec qui elle vivait voulait qu’elle avorte. Elle a refusé et s’est retrouvée dans la rue. Puis elle a épousé un autre homme, celui qui a fini par chasser Belbiche de la maison.
Rencontres et discussions avec la maman se sont succédé, la médiation a été longue et difficile mais, finalement, Belbiche a pu retourner vivre auprès de sa mère.
A la rentrée de septembre 2016, nous l’avons inscrite en 2ème année secondaire.
Depuis, elle n’avait plus qu’une idée en tête : réussir.
C’est chose faite avec son baccalauréat en section Pédagogie.
Marco accusé de sorcellerie au décès de son père
Il avait alors 10 ans. Sa tante paternelle l’a montré du doigt disant qu’il avait « mangé » son père. Sous l’emprise de sa belle famille, sa mère ne parvenait pas à le protéger. Il a fini par se sauver et a vécu dans la rue.
En 2018, nous avons retrouvé sa maman qui avait finalement fui elle aussi cette famille malfaisante. Elle était heureuse de revoir enfin son fils qu’elle avait longuement cherché.
Sans logement adapté, elle a dans un premier temps demandé à une connaissance d’accueillir Marco. Aujourd’hui, mère et fils vivent ensemble tous les deux et Marco vient de réussir son baccalauréat en Electricité.
Marceline obtient son diplôme d’état en couture.
Elle aussi a connu la vie dans la rue avec sa mère au moment du décès de son père. Militaire, celui-ci est mort au combat à l’Est du pays. Sans aide de la part des autorités, la mère et la fille se sont retrouvées démunies de tout.
Elles ont commencé à vendre de l’eau dans la rue pour survivre un tant soit peu. Nous les avons rencontrées en 2017 et les avons aidées avec une garantie locative. Trouver un logement a été un véritable tremplin pour la maman.
Nous allons continuer d’apporter un soutien à Marceline en la plaçant dans un atelier pour améliorer encore sa pratique avant de lui acheter une machine à coudre.
Ces jeunes sont les témoins que la rue n’est pas une fin en soi.
L’équipe de Ndako Ya Biso ne baisse jamais les bras et s’engage aux côtés de ces jeunes pour les amener à croire à un avenir meilleur qui concrétisera leurs rêves.
Cet avenir passe par un accès à la scolarisation.
Nous livrons ces différents témoignages pour montrer la diversité des souffrances que vivent ces enfants des rues mais aussi l’espérance que nous parvenons à leur rendre.
Pour les aider, n’hésitez pas à
parrainer ces enfants des rues de Kinshasa.