Une rentrée scolaire qui tarde
Le Rwanda a été parmi les pays d’Afrique qui a le mieux géré l’évolution du Covid-19.
Dès le début, un confinement strict a été imposé à tout le pays. Puis, cela s’est assoupli pour aller vers un couvre-feu le soir et un contrôle du respect des distanciations, port du masque.
Toutes les mesures prises ont permis de maintenir un faible taux de contamination. Ainsi en juillet, le Rwanda était le seul pays d’Afrique subsaharienne à être reconnu comme « sûr » par l’Union Européenne.
Les écoles avaient fermé leurs portes avant les contrôles de fin de premier trimestre.
On a imaginé que ce premier trimestre écourté serait annulé pour être repris en septembre et prendre le chemin ainsi d’une année scolaire ressemblant aux nôtres : une rentrée en septembre et une fin en juin.
Pour l’instant, cela semble remis en cause.
Face à l’augmentation des cas de contamination, la rentrée scolaire n’est plus à l’ordre du jour de ce mois de septembre. Il est vrai que la mise en place d’un dépistage de grande ampleur donne des chiffres plus élevés de personnes contaminées.
Le Gouvernement souhaite prendre cette réalité très au sérieux et remet en place un confinement des grandes villes.
Kigali est redevenue une ville close. Seuls des véhicules transportant des produits vivriers peuvent y pénétrer.
Un couvre feu sur l’ensemble du pays se met en place à partir de 19h. Les rassemblements sont interdits.
A Gisenyi et dans tous ses environs, le Point d’Ecoute met tout en œuvre pour maintenir une présence auprès des enfants et de leurs familles.
Durant les trois premiers mois, les familles ont reçu un soutien financier régulier pour garantir leur survie.
Les mamans ont été soulagées, elles pouvaient nourrir leurs enfants. Sans ce soutien, elles disent que leurs enfants seraient sans doute morts de faim.
A un moment, elles ont demandé qu’on les aide à renforcer ou à remettre en route une activité économique pr le biais du microcrédit.
Elles se sont engagées à rembourser ce prêt. Et elles l’ont fait !
Certaines même plus rapidement prévu dans le contrat passé avec le Point d’Ecoute.
Ce contrat prévoit un accompagnement progressif. A toutes celles qui ont remboursé le crédit, un deuxième prêt plus élevé est accordé pour renforcer l’activité.
Fort de cette expérience, le Point d’Ecoute va renouveler l’opération. Un deuxième groupe de mamans va être identifié.
Le risque majeur de cette rentrée qui ne se fait pas est que les enfants se détournent progressivement de l’école. Aujourd’hui, les plus âgés cherchent des petits jobs pour soutenir leur famille. Il faudra veiller à ce qu’ils reprennent bien le chemin de l’école le moment venu.
On constate également une forte croissance du nombre de jeunes filles enceintes. Elles ne retourneront certainement pas en classe ! Aller à l’école avec un bébé est impossible…
Nous maintenons autant que possible notre présence auprès de tous ces enfants. Mais la tâche est rendue plus difficile car nous ne pouvons plus les réunir tous ensemble au Point d’Ecoute comme d’habitude.
Les distributions alimentaires sont organisées différemment. Les enfants viennent par petits groupes.
A chaque fois, ils manifestent une grande déception de ne pouvoir rester plus longtemps dans la cour du Point d’Ecoute à jouer entre eux, sans contraintes et en toute sécurité.
Ces enfants comptent sur nous.
Merci de leur conserver votre confiance et votre soutien !
Ils ont besoin de vous !
Pour les aider à passer ce cap difficile, vous pouvez faire un don ou
parrainer un enfant du Rwanda.