Des signes d’espoir malgré tout
Au Rwanda, la situation économique demeure très tendue pour les familles que nous soutenons.
Un grand nombre d’entre elles vivent d’un petit commerce avec le Congo voisin, parents et enfants achètent ou vendent des produits à Goma, de l’autre côté de la barrière.
Mais actuellement, au regard des tensions entre le Rwanda et la RD Congo, de grandes restrictions de traversée de la frontière sont effectives. Fermeture de la frontière à 15h par exemple.
Cela impacte beaucoup les petits vendeurs dont font partie nos familles.
Un contexte toujours difficile
A Gisenyi, le prix des denrées alimentaires explosent.
Les distributions que nous faisons restent plus que jamais attendues.
Beaucoup de nos enfants doivent leur survie à une femme seule, leur propre maman, une tante ou une grand-mère quand les parents sont décédés.
Cette année 2023 va voir de nouveaux enfants rejoindre le rang des bénéficiaires du Point d’Ecoute. Difficile de leur refuser cet accès quand on voit les situations dans lesquelles ils vivent.
Nous ne baissons pas les bras !
Les résultats et témoignages d’enfants passés par le Point d’Ecoute et devenus des jeunes adultes responsables viennent renforcer notre détermination.
Vestine vient d’obtenir son diplôme en coupe-couture.
A l’issue de ses trois premières années au collège, elle avait choisi de s’orienter en formation professionnelle.
Nous avons connu Vestine toute petite.
Elle vivait alors dans les collines, à la charge de ses sœurs ainées.
Orphelines de leurs deux parents, elles se débrouillaient comme elles pouvaient.
Les grandes sœurs ne réussissaient pas très bien à l’école. Elles n’avaient surtout pas le temps d’étudier. Leur vie quotidienne était dure, il leur fallait chaque jour trouver à manger. Une d’entre elles a fait confiance à un garçon qui lui avait promis le mariage. Dès l’annonce de sa grossesse, il a disparu.
Les problèmes n’ont fait que croitre.
En 2014, Vestine a eu la tuberculose.
On a vraiment cru la perdre elle aussi. Si le Point d’Ecoute n’avait pas été là, il est certain que Vestine ne serait plus de ce monde aujourd’hui.
Fort heureusement, l’ainée de la fratrie s’était mariée et avait un commerce avec son mari près de Gisenyi.
Ils ont pu la prendre chez eux et elle a été soignée dans les meilleures conditions possibles.
La santé de Vestine demeure fragile mais elle n’a jamais renoncé à réussir son parcours scolaire.
Ne voulant pas rester une charge trop lourde pour la famille de sa sœur, elle a choisi une formation diplômante en coupe-couture.
Ses trois ans de formation viennent de se terminer.
Munie de son Diplôme d’Etat, Vestine va désormais pouvoir prendre en main son avenir.
Emmanuel partage lui aussi son histoire.
Il a perdu ses parents il y a bien longtemps, quand il n’était encore qu’un jeune enfant.
Yvonne, sa petite sœur, vit depuis sa naissance avec le VIH. Avec leurs deux frères aînés, ils ont été recueillis par leur grand-mère.
Ils habitaient dans une maisonnette vétuste et délabrée qui menaçait de s’effondrer au moment des pluies, en haut d’une colline qu’on ne ne pouvait atteindre qu’à pied.
Emmanuel a toujours été brillant à l’école et extrêmement gentil et dévoué avec les siens. Il a obtenu son baccalauréat avec l’option tourisme.
Son rêve était de poursuivre à l’université mais la raison l’a poussé à chercher au plus vite un emploi. Il a travaillé dans les cuisines de plusieurs endroits, écoles, bars, restaurants… et s’est perfectionné au fur et à mesure.
Dès qu’il a pu commencer à gagner un petit quelque chose, il a fait un emprunt avec son frère pour construire une maison à leur grand-mère.
Celle-ci habite à présent une jolie maison proche de la route. Elle y vit en compagnie de sa petite fille Yvonne qui vient de réussir son brevet de coupe-couture.
Quant à Emmanuel, il travaille dans un très bon restaurant à Kigali.
Il est heureux et pense qu’il pourra peut-être réaliser un jour son rêve et aller à l’université en cours du soir … qui sait ?
Emmanuel et sa sœur ont fait partie des enfants bénéficiaires du programme d’aide aux orphelins du Point d’Ecoute durant une dizaine d’années.
A l’époque, les enfants comme Vestine et Emmanuel étaient appelés orphelins du Sida.
Ils ont tous beaucoup souffert.
La maladie se transmettait encore de la mère à l’enfant, la prise des médicaments antirétroviraux n’était pas encore totalement bien répandue.
Ces enfants étaient souvent stigmatisés et rejetés par leur entourage.
Aujourd’hui, heureusement, il y a moins d’enfants porteurs du sida. Les mamans vivent plus longtemps, aidées par la prise des médicaments.
La plupart du temps, elles restent cependant très affaiblies, fragiles, incapables d’assurer l’équilibre du foyer.
Beaucoup de familles encadrées par le Point d’Ecoute subissent aujourd’hui encore cette dure réalité.
Notre présence aux côtés de ces enfants reste essentielle.
Ils comptent sur nous.
Ils ont besoin de vous !
Pour les aider à passer ce cap difficile, vous pouvez faire un don ou
parrainer un enfant du Rwanda.