Angèle est une jeune fille de 18 ans, aînée d’une famille de deux enfants. Elle avait 14 ans quand ses parents se sont séparés. Elle est restée vivre avec sa maman dans une maisonnette et l’aidait dans son petit commerce, tout en continuant à fréquenter l’école secondaire.
Deux ans plus tard, le père exige de récupérer sa fille et l’enlève à son ex-femme. Mais Angèle ne s‘entend pas du tout avec la nouvelle épouse de son père. Celui-ci décide alors tout simplement de la placer chez sa sœur.
Angèle n’est pas heureuse chez sa tante paternelle et regrette la séparation de ses parents. La tante n’est pas contente de son comportement et l’accuse d’être la sorcière à l’origine de cette séparation.
Elle finit par la chasser et Angèle cherche à retrouver son père. Mais celui-ci a déménagé sans lui laisser sa nouvelle adresse. Elle repart alors chez sa maman mais celle-ci refuse de la recevoir sans l’autorisation écrite du papa.
C’est ainsi qu’Angèle s’est retrouvée dans la rue. Conseillée par des amis, elle est allée accuser sa famille au tribunal des enfants.
Le tribunal a convoqué le papa qui s’est présenté et a bien récupéré sa fille. Mais c’était pour la remettre de nouveau chez sa tante. Furieuse, celle-ci a une nouvelle fois chassé Angèle. Epouvantée à l’idée de revivre dans la rue, la jeune fille est retournée au tribunal. C’est ainsi qu’elle a été placée au centre d’hébergement pour filles de Ndako Ya Biso.
C’était en 2018. Nous avons entrepris une médiation avec le papa qui a fini par comprendre qu’Angèle ne pouvait vivre ni avec lui, ni avec sa tante. Il a proposé de la confier à la veuve de son frère aîné qui a très bien accueilli la jeune fille. Elle a pu reprendre l’école, terminer sa dernière année d’études et réussir son diplôme d’état en électricité avec 54%.
Nous lui avons trouvé un stage dans une grande entreprise très intéressée à l’idée d’avoir dans ses rangs une fille électricien. Angèle espère prouver sa compétence et être engagée définitivement à la fin de son stage.
Nous livrons ces différents témoignages pour montrer la diversité des souffrances que vivent ces enfants des rues mais aussi l’espérance que nous parvenons à leur rendre.
Pour les aider, n’hésitez pas à
parrainer ces enfants des rues de Kinshasa.