Garder espoir malgré tout
Beaucoup d’évènements se sont produits ces quatre derniers mois dans la région de Goma en RD Congo.
La situation sécuritaire s’y est considérablement dégradée. Les forces du M23, reconnues comme terroristes, isolent Goma du reste du pays. Les deux routes d’accès par lesquelles arrivent les marchandises sont aujourd’hui sous contrôle des rebelles.
Miser sur la créativité
Dans ce sinistre tableau, l’espoir ne faiblit pas pour nos 40 jeunes apprentis menuisiers. La construction des nouveaux locaux de l’atelier de formation est achevée. Ils en ont pris possession avec beaucoup de joie et de fierté.
Leur formation avance à bon rythme. Ils sont doués et l’envie d’apprendre est bien là. Au cours des dernières semaines, on a perfectionné le rabotage pour faire des produits mieux finis. Rabot, riflard, varlope et wastringue n’ont plus de secrets pour eux.
Actuellement, ils sont tous capables de fabriquer des chaises à dossiers, tabourets, tables, bureaux, armoires, étagères…
Depuis le mois de septembre, ils ont appris à maitriser également le dessin technique, la mise à l’échelle.
De grandes difficultés à surmonter
Face à la situation de conflits qui s’amplifie, Goma est en train de s’asphyxier peu à peu.
Des réfugiés chaque jour plus nombreux
Le nombre de déplacés augmente chaque jour et la facilité pour l’accès aux services de base décroit.
Un grand nombre de jeunes du camp de réfugiés Bosco Ngangi viennent frapper à notre porte. Ils voient nos apprentis apprendre un métier, les 150 élèves de l’école de la 2ème chance étudier…
Mais nos moyens actuels ne nous permettent hélas pas de les aider.
Le coût de la vie ne cesse d’augmenter.
Les vivres arrivent au compte-gouttes du fait de la fermeture des routes d’accès amenant à Goma. Leurs prix flambent !
Nous maintenons, dans la mesure de nos moyens, le service d’un repas quotidien à nos 40 apprentis.
Un approvisionnement coûteux et compliqué
L’autre problématique à laquelle nous sommes confrontés est l’approvisionnement en bois pour les cours pratiques.
Le bois provient principalement de Lubero.
Or, depuis plusieurs semaines, aucun camion ne rentre à Goma.
Le prix des planches devient rédhibitoire.
La solution : on économise notre stock et on augmente le nombre d’heures de cours théoriques.
Un enseignement théorique renforcé
On pensait que les apprentis allaient se lasser, eux qui préfèrent toujours manier la scie et le rabot. En réalité, ils se passionnent pour les nouvelles matières proposées et en particulier l’entreprenariat.
Ils découvrent l’essentiel de la gestion d’une petite entreprise.
Les cours concernent l’étude de marché, la manière de dégager les forces et faiblesses d’une installation. Apprendre aussi à établir un devis, tenir une comptabilité.
Un certain nombre de nos apprentis mènent déjà des activités rémunératrices en dehors de leurs heures de formation.
Ils envisagent de créer plus tard un atelier ensemble.
Les idées fusent et, malgré la lourdeur du contexte social, la bonne humeur est toujours de mise.
Une apprentie perfectionniste
Elle se nomme Merveille et ne cesse de demander des conseils à Adrien, le formateur.
Elle a déjà réussi à se faire engager ponctuellement sur 3 chantiers de construction de maisons traditionnelles en planches.
Sa famille a tout perdu au moment de l’éruption volcanique de mai 2021. Leur maison a été détruite, ils n’ont plus rien. Elle veut soutenir ses parents. Son père souffre de la tuberculose et n’est pas toujours apte à trouver du travail.
La capacité de ces jeunes à s’adapter n’est plus à prouver.
Aujourd’hui, ils visent un avenir meilleur, loin des groupes armés.
Un grand merci de tout cœur à tous ceux qui soutiennent l’atelier de formation Aprojed et tous ses apprentis.
Sans vous, rien ne serait possible !
Ils ont besoin de vous !
A partir de 10 € par mois seulement, vous pouvez parrainer les enfants soldats démobilisés en formation de menuiserie à Goma.Vous offrirez ainsi à ces jeunes très vulnérables la possibilité d’apprendre un bon métier et de reconstruire ainsi leur vie brisée.